La mort d’un mercenaire sud-africain au Nigeria relance la question de l’emploi de mercenaires dans un pays étranger. L’Afrique du Sud en 1998 a adopté une loi qui interdit à tout citoyen sud-africain de travailler dans un pays étranger pour assurer des missions militaires. A son retour au pays, s’il est reconnu coupable, il encourt une peine de prison.
Avec la fin de l’apartheid, la question de la dissolution des unités spécialisées dans la destruction de l’aile armée de l’Anc , MK, qui avait des bases d’entraînement et de repli dans les pays dits de « ligne de front » , frontaliers avec l’Afrique du Sud a du trouver une solution rapide. Il ne suffisait pas de dissoudre le sinistre Bataillon 32 ou du Koevoet, fort de 3000 hommes, qui sévissait en Namibie, il fallait que ces hommes particulièrement aguerris aux formes les plus extrêmes du combat, retrouvent pied dans la vie civile. L’idée était angélique.
La plupart de ces hommes ont trouvé de l’emploi dans les compagnies de sécurité pour assurer la sécurité des mines, des oléoducs, des infrastructures dans divers pays. Les conflits en Irak en particulier ont fait exploser la demande, les soldats des armées américaines ou britanniques ne pouvant plus à elles seules faire la guerre et assurer la sécurité. Voir nos articles http://renapas.rezo.net/spip.php?ar... et http://renapas.rezo.net/spip.php?ar...
Il n’a y a donc rien de surprenant de voir des mercenaires sud-africains aux côté de l’armée du Nigéria combattre le groupe djihadiste de Boko-Haram. « Les soldats de fortune » vont là où il y a de l’emploi et la multiplication des conflits aussi bien en Afrique, qu’au Moyen-Orient leur assure la stabilité de l’emploi, du moins jusqu’au combat final. Il est assez ironique de voir côte à côte d’anciens mercenaires de l’apartheid se retrouver avec d’anciens soldats de l’Union soviétique sur le même champ de bataille.
Le mercenaire Leon Lotz, un ancien du Kovoet, tué par erreur au Nigéria, était employé par Pilgrim AfricaLtd, crée en 2008 et qui a son siège à Lagos. Le propriétaire de cette compagnie n’est autre que Cobus Claassens, un ancien d’Executive Outcomes, la compagnie de sécurité militaire bien connue pour son implication dans la guerre civile en Angola dans les années1975.
Pour le ministère de la défense d’Afrique du Sud, les choses sont claires : toute activité de mercenariat est interdite par la loi et la police a la responsabilité, quand ces individus rentrent au pays, de les arrêter et de les inculper. Sortir du pays et se livrer à des formes d’assistance militaire comme mercenaire a des conséquences légales. Les mercenaires sud-africains, angolais et namibiens arrêtés à la suite du coup d’état manqué en Guinée Equatoriale en 2004, financé par Mark Thatcher, ont tous été condamnés à des peines de prison.
Mais qui peut arrêter le recours au mercenariat quand les conflits se multiplient, que les états ne sont plus en mesure d’assurer leur sécurité, que « la communauté internationale » ne répond plus et que les convoitises pour les matières premières s’aiguisent ?
Publié le vendredi 13 mars 2015
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