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BRICS, Ukraine et Nations unies

Brésil, Russie, Inde, Chine un assemblage de géants, imaginé par un économiste de Golden Sachs en 2001, qui voyait dans ces pays émergents les futurs géants économiques mondiaux. L’Afrique du Sud, un nain économique, a cru bon de s’y associer en 2009. La guerre en Ukraine fait voler en éclats cet attelage bancal et le retour du chacun pour soi s’affiche aux Nations unies.

En 2009, la Russie, représentée par Dmitry Medvedev, la Chine par Hu Jintao, l’Inde par Manmohan Singh et le Brésil par Lula da Silva se rencontraient en Russie pour leur premier sommet. L’Afrique du Sud a alors montré son intérêt pour ce groupe de pays qui pouvait offrir une vision du monde différente. En effet la déclaration des quatre pays appelait « à un ordre mondial plus démocratique et multipolaire, basé sur le droit international, l’égalité, le respect mutuel, la coopération, l’action coordonnée et la prise de décision collective de tous les Etats » et aussi « la réforme complète des Nations unies ».

Texte resté sans effet, car ni la Russie, ni la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies n’ont apporté le moindre soutien à l’Inde ou au Brésil et plus à tard l’Afrique du Sud à leur aspiration à devenir membres permanents d’un Conseil de Sécurité élargi. Pourtant l’Afrique du Sud, nain économique, mais auréolé de sa victoire sur le régime d’apartheid, et nouvelle et ambitieuse démocratie, devint membre officiel du groupe, qui de BRIC est devenu BRICS.

En 2014, pourtant, quand l’Assemblée générale des Nations unies condamna l’annexion de la Crimée par la Russie par une résolution approuvée par 100 pays, l’Afrique du Sud choisit le camp des abstentionnistes. La semaine dernière, l’Afrique du Sud a encore choisi l’abstention alors que 145 pays votaient pour la condamnation de l’agression de la Russie contre l’Ukraine et 38 abstentions.

Un vote qui pose question puisque l’Afrique du Sud avait condamné l’agression russe dès le 24 février par la voix de sa ministre des affaires étrangères. Les contorsions diplomatiques pour expliquer ce retournement ne sont guère convaincantes sauf à retenir que l’Afrique du Sud ne veut pas froisser un allié économique de poids aujourd’hui et préserver pour les plus anciens le souvenir du soutien de l’Union soviétique à la lutte de libération. Dans la situation actuelle cela semble plutôt un faux pas qui ne va redorer le blason bien terni de l’ANC. La condamnation de l’invasion russe est largement soutenue par l’opinion publique sud–africaine, horrifiée comme les autres par les morts de civils, les destructions massives et les difficiles conditions de vie des populations.

L’ambassadrice de l’Afrique du Sud aux Nations unies a expliqué que son pays, bien que très inquiet des implications humaines et économiques du conflit, trouvait que la résolution « ne crée pas un climat propice à la diplomatie, le dialogue et la médiation » et qu’un rôle plus important doit être donné au Conseil de sécurité et au Secrétaire général des Nations unies.

L’ambassadrice de l’Ukraine en Afrique du Sud a exprimé sa consternation devant ce vote et a proposé à l’Afrique du Sud d’utiliser la voie diplomatique pour faire pression sur la Russie pour la création de couloirs humanitaires pour l’évacuation des civils. « La voix forte de l’Afrique du Sud doit se faire entendre maintenant, non pas aux Nations unies, mais au niveau bilatérale avec la Russie, pour sauver des vies ». Elle a aussi exprimé son inquiétude pour les16 000 étudiants africains qui sont dans une situation dramatique en Ukraine et pour les ressortissants ukrainiens bloqués à l’étranger en particulier ceux qui se trouvent en Afrique du Sud.

Publié le dimanche 6 mars 2022


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