Jeux, luxe et volupté : fin de partie pour le roi de Sun City

Solomon Kerzner a surfé sur les lois de l’apartheid pour créer son empire. La création des bantoustans, ces soi-disant « foyers nationaux » où la population noire « inutile » , femmes , enfants, vieillards, malades étaient parquée, a été la poule aux œufs d’or pour celui qui installa un somptueux complexe hôtelier, avec casino, golf en 1979 au Bophuthatswana. Là s’arrêtait la froide morale calviniste faite d’interdits, pas de « Thou shall not » brodé au dessus des lits profonds.

A Sun City « une enclave privée de 1 500 hectares, née des rêves délirants d’un homme qui a voulu en faire un lieu dédié au sport, aux jeux et au plaisir » comme le dit si bien la brochure touristique, s’ajoute le parc animalier exceptionnel de Pilanesberg, le tout bâti sur des terres et pâturages d’où les fermiers noirs ont été chassés sans pitié. Là où ils menaient leur troupeaux, les touristes peuvent admirer rhinocéros et gazelles.

Sun City par son extravagance de luxe fou dans un océan de pauvreté a été une cible pour les mouvements anti-apartheid et en 1985 , Artists United Against Apartheid avait décidé de ne jamais y mettre les pieds ; une chanson, Sun City, invitait les artistes du monde entier à faire de même.

C’est à Sun City, que la famille Gupta avait célébré le mariage d’une des filles de la famille en invitant le Président Zuma et toute sa cour. Sol Kerzner est mort juste avant que le silence tombe sur Sun City pour cause de Covid19.