L’actu par pays

Les dossiers

Les sites Internet

Qui sommes-nous ?

Adhérer à RENAPAS

Bulletin d’infos

Pour nous contacter

Cyril Ramaphosa et l’impatience de ces concitoyens

Le Président Ramaphosa a quitté précipitamment une réunion des pays du Commonwealth pour tenter de ramener le calme dans la capitale de la province du Nord Ouest, Mahikeng. Des manifestations violentes ravagent la ville depuis deux jours.

Les habitants sont descendus dans la rue pour demander le renvoi du Premier ministre de la région accusé de corruption et protester contre des conditions de vie intolérables. Le scénario n’est que trop connu, sauf que cette fois, il s’agit de la première épreuve du feu pour le nouveau président, d’où son rapatriement d’urgence.

La dernière paille qui a cassé le dos du chameau a été la révélation d’un nouveau scandale lié la famille Gupta. Le fils du premier ministre Supra Mahumapelo aurait obtenu une bourse d’études de plus d’un million de rands, payée par la compagnie nationale d’armement, Denel, sans aucun contrôle ou procédure officielle. Trop, c’est trop ! ont dit les habitants de la capitale qui sont descendus dans la rue et l’exaspération a vite tourné à la folie furieuse. Dégradations des bâtiments, incendies de voitures, pillage des magasins, affrontements avec les forces de police ont abouti à plusieurs dizaines de blessés et d’arrestations. Un calme précaire est revenu sous haute surveillance policière.

Ce que veulent les habitants, c’est le départ de ce responsable de l’Anc corrompu qui a préféré son enrichissement personnel et celui de sa famille à la gestion de l’argent public pour l’amélioration de vie de ses administrés. « J’espère que la venue du Président à Mahikeng ne sera pas une perte de temps… Ce que nous voulons est simple : nous voulons que Supra s’en aille et de nous voulons de meilleurs services » résume un des habitants.

Mais ce qui vient entraver cette solution de bon sens est l’arrière plan politique. Supra Mahumalo est connu pour faire partie de la faction de l’ANC qui a soutenu la candidature de Nkosazana Dlamini –Zuma à la conférence de décembre dernier. Il clame que son éviction serait un règlement de compte politique et qu’il serait victime d’une chasse aux sorcières.

Le Président doit se rendre sur place avec des partisans notoires de l’ex-épouse de Jacob Zuma, Jessie Duarte et Ace Mashamele, qui lui aussi est accusé de collusion avec la famille Gupta et de corruption quand il était à la tête de la province de l’Etat libre.

Avant d’aller écouter les doléances et de répondre aux demandes des habitants comme il l’a promis, Cyril Ramaphosa, a rendu hommage à un vétéran de la lutte qui vient de mourir, Zola Skweyiya, ancien ministre des Affaires sociales à qui l’on doit la mise en place de l’aide à l’enfance.« Comme Zola Skweyiya, nous devons écouter les gens. Nous devons mettre les gens d’abord ». Le retour aux valeurs du passé : engagement et dévouement des dirigeants suffira-t-il à ressouder un parti divisé, à réunir une société déchirée par le gouffre des inégalités ?

Publié le samedi 21 avril 2018


Imprimer cet article


Envoyer cet article

© RENAPAS

Les thèmes de cet article

Afrique du Sud

Politique

A lire également

Cyril Ramaphosa contre Donald Trump : deux visions du monde

Assassinat de Dulcie September, un crime qu’il faudrait oublier ?

Les Sud-Africains vont voter le 29 mai 2024,

Accès à l’eau potable : un droit constitutionnel ?

Qui se souvient du massacre de Sharpeville ?

L’équipe de Donald Trump et ses soutiens sud-africains

Afrique du Sud : un gouvernement d’union nationale

Le chemin difficile vers les élections en 2024



© RENAPAS
Pour nous contacter
Conception du site : AB
Site réalisé sous SPIP