Le 24 septembre est National Heritage Day en Afrique du Sud, une journée où les citoyens sont appelés à se souvenir du passé. A cette occasion Khulumani Support Group a fait la déclaration suivante
Ce 24 septembre 2016, National Heritage Day, Khulumani Support Group se rappelle de notre passé et déclare
Nous n’oublions pas les membres de nos familles et les autres camarades qui ont été massacrés par les forces de sécurité de l’apartheid
Nous nous rappelons que certains de ces meurtriers n’ont pas encore comparus devant la justice
Nous n’oublions pas que nos filles, nos fils et bien d’autres ont été enlevés par les forces de sécurité de l’apartheid et ont disparu sans laisser de trace.
Nous n’oublions pas nos épouses, nos filles, nos fils et camarades qui ont été torturés par les forces de sécurité de l’apartheid, dont les vies sont brisées sans guérison possible.
Nous n’oublions pas le traitement inhumain, dégradant infligé à la majorité de notre peuple par le gouvernement de l’apartheid qui considérait la majorité d’entre nous comme « une espèce inférieure » et qui a éliminé ceux d’entre nous (noirs et blancs) qui s’opposaient à eux.
Depuis l’avènement de la démocratie, victimes et survivants, y compris nos familles, ont été mis sur la touche et nos voix réduites au silence. La Commission Vérité et Réconciliation qui a commencé ses travaux il y a vingt ans, a écouté les souffrances de certains d’entre nous, mais nous n’avons pas tous été entendus. Les recommandations de la Commission au gouvernement pour accorder des réparations n’ont pas été appliquées et nous avons encore une fois été oubliés, comme si nous étions des êtres humains inférieurs.
Nous avons été abandonné par la plupart des commissaires de la Commission qui ont considéré avoir fini leur travail quand la Commission a mis fin à ses travaux. Pourquoi ne nous ont-ils pas soutenus pour s’assurer que le Fonds présidentiel soit alloué selon les recommandations de la Commission pour les besoins du plus grand nombre des survivants des horreurs du passé ? Pourquoi n’ont ils pas exigé que les bénéficiaires des indemnités ne soient pas seulement les crimes reconnus pendant les 18 mois des travaux de la commission, mais aussi ceux qui n’ont pas été entendus à cause des limites et des manques reconnus de la Commission ? Où êtes vous les anciens commissaires de la Commission ?
Nous pensons et envoyons tout notre soutien et nos prières à notre très cher Archevêque Emeritus Desmond Tutu, alors qu’il se bat contre la maladie, nous apprécions les efforts qu’il continue à faire pour que les recommandations de la Commission se concrétisent.
En 2015 il disait ceci : la guérison est un processus. Comment faire avec la vérité une fois qu’elle est dite et qu’elle définit le succès du processus ? Et c’est là que nous avons failli d’une manière tragique. En choisissant de ne pas respecter les recommandations de la Commission, le gouvernement a non seulement compromis la contribution de la Commission, mais le processus de guérison lui-même "
Nous notons aussi que la Commission, qui traite des victimes et des survivants, ,n’avait pas eu le temps de prendre en considération tout le passé du régime d’apartheid, comme l’a fait la Commission Farlam pour le massacre de Marikana.
Plus d'informations : khulumani Support Group
Publié le lundi 26 septembre 2016
© RENAPAS
© RENAPAS
Pour nous contacter
Conception du site : AB
Site réalisé sous SPIP