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Une semaine en Afrique du Sud à travers la presse.

Du 7 au 13 avril 2016

Deux sujets se sont disputés les colonnes des media, cette semaine : les commentaires sur la sentence de la Cour Constitutionnelle dans l’affaire Nkandla -la somptueuse propriété que Jacob Zuma s’est faite construire au frais du contribuable- une violation de la Constitution selon la cour et la suite des turpitudes du clan Gupta, une famille amie du Président, convaincue que cette proximité lui donnait des droits absolus dans la conduite des affaires de l’Etat.

Dans le chapitre de la condamnation de Jacob Zuma, avec les personnalités les plus en vue, comme les vétérans de l’ANC, les syndicats, les intellectuels, les organisations de la société civile, tout au long de la semaine, ce fut un défilé de prise de position. Tous appelaient Jacob Zuma à réagir. Fort du soutien des députés de son parti au Parlement, qui n’ont pas voté la demande de destitution présentée par l’opposition officielle, Alliance Démocratique, il est resté de marbre, célébrant son anniversaire, 74 ans, au milieu des siens. Le très sérieux Business Day en a rendu compte, soulignant « la morosité de l’événement dans un contexte de crise politique et économique grave ».

Personne ne pardonne à Jacob Zuma l’affaire Nkandla.

Une semaine après l’annonce de la Cour constitutionnelle l’onde de choc était encore très perceptibles et manquaient parfois, de mesure. C’est ainsi que la déclaration d’un vétéran était reprise sur le site www.politicsweb.co.za, dans un article intitulé, Zuma like PW Botha, says ANC veteran. Injure suprême, car PW Botha a été le dernier président avant Frederick de Klerk, démissionné par ce dernier pour son refus de discuter la sortie de l’apartheid. En revanche, sur le site www.news24.co.za, un membre de l’organisation des anciens prisonniers politiques, n’hésite pas à caractériser la campagne anti-Zuma de « ’Propaganda media’ spreading lies about Zuma », accusant la « CIA, le M16 britannique et des éléments contrerévolutionnaires d’en être les instigateurs ».

Dans un très long article, publié sur sa page Facebook, l’ancien président Mbeki s’étire, le mot n’est pas trop fort, dans un long article intitulé The significance of the ConCourt’s Nkandla judgement . Thabo Mbeki s’interroge sur la nature et la gravité de la sentence, parce qu’elle concerne le Président. Il insiste, dans cet article, sur ce que représente le texte constitutionnel qu’il resitue dans son environnement politique et du contexte historique de son élaboration et de son adoption.

Repris par presque tous les media vendredi et pendant le week-end, www.pretorianews.co.za, se fait l’écho de l’exclusion d’un dirigeant de l’ANC. Georges Matjila était ministre des transports de Tschwane (Pretoria). Pretoria News relate sa vie de militants. Les analystes s’accordent tous à expliquer son exclusion par les critiques et les demandes de démission de Jacob Zuma. Elle met fin, en tout cas, à une vie politique mouvementée au sein de l’ANC au cours de laquelle il dut faire face à des accusations, voire des sanctions, de la part de l’appareil du parti.

La fin d’une dynastie clandestine, les « Gupta », célébrée comme telle par la presse

Le site www.IOL.co.za tire le premier la sonnette d’alarme. Vendredi, de Cape Town -IOL révèle que « la famille Gupta prenant la mesure de la crise, prend des décisions drastiques ». Ils démissionnent des postes exécutifs qu’ils occupaient dans différentes compagnies, notamment à Oakbay, un fond d’investissement dans lequel ils avaient invité un des fils de Jacob Zuma à siéger à leurs cotés. La décision a été prise dans la précipitation, « après que les deux plus grandes banques sud-africaines aient fermé les comptes et que le cabinet KPMG ait refusé d’en continuer à administrer leur gestion. ». Julius Malema, toujours dans la nuance, avait exhorté il y a quelques semaines, sur le site de Daily Maverick, « Gone Guptas- ‘We must crush the head of the snake’ – EFF ». La violence des mots a peut-être contribué à ce qu’ils soient entendus, Samedi, IOL annonçait le départ de la famille, vers Dubaï, en même temps qu’un doute sur la réalité de leur information. C’était confirmé ce début de semaine, à la lecture de www.bdaylive.co.za, qui rappelait dans ses colonnes, sous le titre « Treasury did not OK Gupta, Denel deal » une sombre affaire, datant janvier dernier, qui s’était conclue par « une joint venture de la compagnie d’armement Denel, » joyaux du secteur d’Etat sud africain, « avec une jeune consoeur indienne, VR Laser Asia, basée à Hong Kong ne comportant qu’un seul actionnaire, Salim Essa, un proche de Gupta ». Business Day rappelle dans cet article qu’en septembre dernier, les trois dirigeants de Denel (PDG, Directeur financier et secrétaire de direction) avaient été suspendus. Pour le journaliste, il fait peu de doute que « ce mouvement devait paver la route à la joint venture ».

L’image de l’Afrique du sud se dégrade

Dans le Daily Maverick du 10 avril, le Docteur Philipp Dexter, présenté par le journal comme un « membre de l’ANC, un militant, un marxiste, un père et un entrepreneur, » pousse un cri de rage. « ANC, après Nkandla, #zumamustfall, un tournant ou un noyade ? » dans un long papier, Dexter passe en revue les échecs, les reculades, les promesses non tenues de son parti et les déceptions chez les plus pauvres.

Moins pathétiques, l’éditorial de Business Day du 8 avril, « The warning signs are clear » met en garde le parti au pouvoir. « Les agences de notation sont attentives aux développement politique et aux questions institutionnelles de ces dernières années, tout autant que l’état de l’économie. Et le manque de sérieux avec lequel les leaders politiques assument leurs responsabilités économiques est un indicateur clé dans leur analyse », poursuit Business Day. « Les questions que se posent Standard and Poor (S&P) sont importantes en ces temps troublés (…) L’ANC doit avoir la volonté politique de mettre en oeuvre son programme et ses objectifs fiscaux », ajoute l’éditorialiste de Business Day.

Toujours pour Business Day, le commentaire de la Banque mondiale sur les perspectives économiques du pays « World Bank says ‘political crisis’ is weighing on economic growth in SA » est préoccupant. Dans ce rapport la Banque rappelle « la grave sécheresse qui frappe les pays de la région, Botswana, Afrique du sud et Zambie et ses conséquences sur la production agricole et hydroélectrique. La crise politique qui sévit en Afrique du sud aggrave cette situation et explique la baisse de confiance des milieux d’affaires et met sous pression le cours du rand ».

Publié le mercredi 13 avril 2016


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