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Jacob Zuma reste en place, la bataille politique commence

Comme on pouvait s’y attendre la motion de destitution du président a été rejetée par la majorité parlementaire avec 233 voix contre et 143 voix pour. La crise politique n’est pourtant pas résolue avec le maintien de Jacob Zuma à la présidence du pays et de l’Anc. Cette crise a mis à nu les profondes divergences au sein de même de l’Anc et de ses alliés.

Dès que le jugement a été connu, la demande de destitution du Président par l’opposition a été renforcée et le processus parlementaire de destitution s’est mis en place, alors que des voix de plus en plus nombreuses s’élevaient pour demander à Jacob Zuma de quitter son poste avec dignité en prenant l’initiative de son départ.

Deux anciens prisonniers de Rivonia, Denis Goldberg et Ahmed Kathrada ont demandé son départ, une lettre exprimant la grave préoccupation de la Fondation Mandela et de la Fondation Kathrada lui a été envoyée, les vétérans de l’aile armée de l’Anc ont fait de même ainsi que deux dirigeants provinciaux, l’un de la province du Gauteng, l’autre du Cap oriental. Après les excuses prononcées à la télévision, Zuma n’a pas réussi à convaincre de sa sincérité. Bien au contraire certains ont estimé que ces excuses étaient une insulte faite au peuple dont il avait trahi la confiance.

Les alliés de l’Anc, le Sacp et le Cosatu ne pouvaient pas rester muets devant la grave crise politique ouverte par ce jugement à quelques semaines des élections locales. Les deux formations ont publié des déclarations pour exprimer leur pont de vue et leur inquiétude sur la situation du pays si le gouvernement s’obstine à poursuivre une politique qui ne répond en rien aux aspirations populaires.

La déclaration du Sacp est à la mesure de la gravité de la situation et d’une étonnante lucidité. Le jugement de la cour constitutionnelle est « un avertissement » qui exige des mesures urgentes pour regagner la confiance des citoyens. Le Sacp constate que le gouvernement a ouvert une voie royale à l’opposition en accumulant les erreurs et en laissant la corruption gangréner toutes les institutions de l’état. Le Sacp a été un des premiers à dénoncer l’influence du monde des affaires sur les choix politiques, la famille Gupta en étant l’illustration la plus voyante et la plus répugnante. Respecter les décisions de la Cour constitutionnelle n’est que le « début d’une autocorrection qui doit aller bien au-delà ».

Le Cosatu est dans une position plus délicate, ayant déjà vu une partie de ses troupes contester avec virulence la politique néo-libérale menée par le gouvernement. Tout en félicitant le Président pour ses excuses et en l’encourageant à se plierau jugement de la Cour constitutionnelle, la centrale syndicale considère que ce verdict devrait « réveiller le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, et qu’ils doivent faire une sérieuse introspection pour regagner la confiance du peuple d’Afrique du Sud  ». Le Cosatu reconnaît que le ver est dans le fruit depuis longtemps « il y a dans notre mouvement de farouches supporters prêts à protéger les intérêts du capitalisme blanc et à faire le jeu de l’impérialisme ». Pour le Cosatu la situation est grave et « à moins que l’Anc et les forces alliés affirment leur autorité sur le gouvernement, nous continuerons à souffrir de la corruption, de l’incohérence et de la discorde et nous échouerons devant le peuple ».

Et maintenant que faire ?

La justice a parfaitement fonctionné, mais elle n’a aucun pouvoir pour démettre un président. Cette décision ne peut être que politique. Des voix prestigieuses ont déjà parlé pour demander au Président de partir, celle de Trevor Manuel vient de se joindre à elles. En déclarant « je pense que c’est notre intérêt à tous que le président parte », il vient d’ouvrir les hostilités au sein même de l’Anc et de ses alliés. La société civile sera-t-elle assez forte pour que l’herbe repousse plus verte après la bataille des éléphants ?

Publié le mercredi 6 avril 2016


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