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Textile sud- africain : l’embellie

Le secteur du textile sud-africain autrefois prospère a été ravagé par les importations massives à bas prix en provenance d’Asie et la délocalisation vers des pays à main d’œuvre à bon marché. En vingt-ans, le secteur a perdu plus 50 000 emplois, mais l’hémorragie semble jugulée et le secteur montre des signes de reprise encourageants.

Les statistiques officielles, le syndicat des travailleurs de l’habillement et du textile (Sactwu) et le patronat font le même constat : 676 emplois ont été crées dans l’habillement, 1197 dans le textile et 268 dans l’industrie du cuir, soit une croissance de 1,5%. Cette renaissance n’est pas le fruit du hasard, mais celle d’une stratégie bien élaborée.

En dépit d’une perte importante d’adhérents, le Sactwu reste un syndicat actif et imaginatif qui n’a rien perdu de son attractivité puisqu’il syndique 80 % des employés du textile. La campagne « Buy South African » imaginée par le syndicat, soutenue par le patronat et le gouvernement, a réussi à convaincre le consommateur. La campagne, lancée au début des années 2000, a mis en avant le fait qu’acheter des produits sud-africains pouvait avoir un impact positif non seulement pour la vie des ouvriers du textile et leurs familles, mais pour l’économie locale. Des défilés de mode pour mettre en valeur les vêtements fabriqués dans les ateliers de proximité ont remporté un grand succès : « notre message est de mieux en mieux perçu. Les consommateurs sont de plus en plus réceptifs et prennent conscience que le choix d’acheter local peut faire une grande différence » affirme le chercheur Simon Eppel qui se dit « prudemment optimiste » sur l’avenir de la filière.

Le gouvernement aussi a joué le jeu et a apporté son soutien à la modernisation des entreprises, au renouvellement du parc de machines pour les rendre moins gourmandes en énergie et plus efficaces. Le syndicat joue aussi un rôle actif pour alerter les entreprises locales sur les appels d’offres pour les entreprises publiques.

La question des salaires dans l’industrie textile se pose ici comme partout ailleurs : les employées du textile sont majoritairement des femmes, très souvent chef de famille. Négocier des salaires décents est la priorité du syndicat dans un pays où le chômage des femmes est massif et les chances de trouver un emploi sont rares. Le salaire d’une ouvrière qualifiée est de l’ordre de 950 rands (67 dollars) par semaine et le salaire le plus bas de 700 rands (49 dollars). Mais le syndicat estime qu’ils sont encore insuffisants pour faire face au coût de la vie ; en 2015 les augmentations ont été supérieures au taux de l’inflation.

Un séminaire initié par le Sactwu a réuni tous les partenaires en marge du Festival de la mode en juin 2015 dans la ville du Cap, où le Ministre du Développement a réitéré l’engagement du gouvernement à soutenir la filière textile. Le séminaire a examiné comment les détaillants pouvaient le mieux répondre aux besoins de la clientèle en renouvelant rapidement les stocks de marchandise : « offrir aux clients les produits les plus attractifs dans les délais les plus courts ».

Il s’agit d’un enjeu vital pour l’industrie du vêtement sud-africain qui a fort à faire avec la concurrence des produits bon marché en provenance des pays où l’exploitation outrancière de la main d’oeuvre reste la pratique courante. Le Sactwu n’a pas l’intention de relâcher sa pression sur le patronat et le gouvernement pour assurer la renaissance du textile sud-africain .

Publié le lundi 21 décembre 2015


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