L’économie sud–africaine repose sur deux piliers : l’industrie minière et l’agriculture. Mais ce duo est loin d’agir en harmonie, l’eau est indispensable pour l’un et l’autre des protagonistes et elle est devenu un enjeu vital. Les habitants et les fermiers de la région de Heidelberg ne veulent pas faire les frais de cette dispute mortelle.
Un projet d’ouverture d’une mine de charbon près d’Heidelberg, dans la province du Gauteng menace de détruire l’économie et la vie des habitants de Grootvlei. La multinationale Anglo American a déjà le feu vert pour commencer à exploiter le sous sol de la région sans se soucier de ce qui se passe en surface.
Au cours d’une réunion tenue le 17 novembre 2015, les fermiers ont compris que, sauf à mener une bataille qu’ils qualifient eux mêmes de David contre Goliath, ils ont peu de chance de continuer à cultiver maïs et soja sur leurs bonnes terres, comme ils le font depuis des décennies.
Cette région du Midvaal, aux riches terres agricoles, a depuis 2014 mis en place un programme d’aide et de qualification pour les nouveaux petits exploitants, ce qui a créé un lien social inédit entre les fermiers traditionnels et la communauté rurale qui peut espérer trouver un revenu et un avenir dans l’agriculture.
Anglo American, qui affirme avoir le droit d’exploitation depuis 2007 sur les réserves de charbon d’Heidelberg, n’en a cure et veut exploiter les gisements de charbon en sous sol et à ciel ouvert. Une mine de charbon a besoin de beaucoup d’eau et Anglo American va utiliser le ressources en eau de la région au détriment des fermiers. L’agriculture ou la mine, la sécurité alimentaire ou les richesses minières, voilà le choix de Salomon pour les habitants de Grootvlei.
Malheureusement cette situation n’est pas un cas unique en Afrique du Sud. Partout où les compagnies minières exploitent les richesses du sous sol, elles détruisent l’environnement et rendent impossible la vie des gens autour de la mine. Elles ont saccagé les provinces du Nord Ouest, de l’Etat libre, du Limpopo. Elles épuisent les cours d’eau et les eaux acides, qu’elles rejettent, polluent les nappes souterraines.
A l’angoisse des agriculteurs qui sont menacés par la sécheresse, qui voient les réserves d’eau à moitié vides alors que l’été austral n’en est qu’à son début, on répond que le pays a besoin d’énergie et que le charbon est vital pour en produire. Un discours bien loin des grandes envolées sur la défense de la planète, l’abandon des énergies fossiles et la priorité aux énergies renouvelables que l’on va entendre à la Cop21.
Source DailyMaverick
Publié le lundi 30 novembre 2015
© RENAPAS
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