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Les exigences des étudiants sud-africains : un cri contre la pauvreté

Le mouvement étudiant prend une ampleur inégalée depuis longtemps, non seulement toutes le universités sont touchées, mais le soutien s’étend bien au-delà du monde universitaire. Ahmed Kathrada, le compagnon de bagne de Nelson Mandela, impressionné par la discipline des étudiants a affirmé « c’est parce qu’ils sont disciplinés qu’ils vont triompher ».

Les étudiants ont déjà dit avant la rencontre avec le Président Zuma que leurs demandes n’étaient pas négociables : ils ne veulent aucun augmentation des frais universitaires, et ils veulent obtenir rapidement la gratuité complète des études. Ils ont rejeté la plafonnement des augmentations à 6% proposé par Blade Nzimande, le ministre de l’enseignement supérieur.

Ils exigent des réponses précises à leur demande et des engagements immédiats et à plus long terme. Ils rejettent les postures politiques qui consistent à organiser des groupes de travail ou des commissions dont les travaux s’enlisent, coûtent chers aux contribuables pour finalement finir sur une étagère.

Ils n’apprécient pas du tout que des organisations de jeunes et d’étudiants proches de l’Anc, comme l’Ancyl ou le Sansco soient les interlocuteurs du gouvernement car ils ne les représentent pas. Le mémorandum déposé à Luthuli House, siège de l’Anc, ne fait que reprendre les résolutions de la conférence de l’Anc en 2007 qui affirmait que l’enseignement supérieur devait être gratuit pour les étudiants pauvres et ce sont ceux qui ont voté ses résolutions qui sont les responsables de la situation actuelle.

Les frais universitaires sont inaccessibles pour les étudiants les plus pauvres et le système national des bourses (NSFAS) a été si mal géré que les étudiants se retrouvent sans ressources pour payer non seulement les frais de scolarité, mais tout simplement acheter à manger ou payer le loyer. Car c’est bien de pauvreté dont ils parlent. Pauvreté de leurs parents qui ne peuvent pas les aider, avec des salaires qui leur permettent à peine de vivre ; pauvreté des conditions de vie dans des logements trop petits, sans eau ou électricité parce que les factures impayées s’accumulent et que les autorités coupent l’eau et l’électricité qui devaient leur changer leur vie.

Gwede Mantashe, le secrétaire général de l’Anc a du écouter les revendications des étudiants, assis par terre et a finalement signé le mémorandum parce qu’’il n’avait pas de réponses satisfaisantes et que l’allusion au complot d’agitateurs qui veut la peau de l’Anc a fait long feu. Les étudiants ne sont ni des anarchistes, ni des enfants de riches, mais des jeunes qui veulent être maîtres de leur destin,nés après la chute de l’apartheid ils ne font que revendiquer les droits pour lesquels beaucoup de leurs aînés ont sacrifié leurs vies.

Publié le vendredi 23 octobre 2015


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