La campagne contre la corruption, Unite Against Corruption, se prépare depuis des mois et doit rassembler 230 organisations de la société civile, des personnalités du monde des arts, des églises, des syndicats. Des défilés sont prévus à Pretoria, siège du gouvernement et au Cap, siège du Parlement, le mercredi 30 septembre.
Depuis 1994, il n’y a pas eu de grandes manifestations populaires pour un objectif commun, à l’exception de la lutte contre le sida. Les manifestations spectaculaires organisées par le Front démocratique uni contre l’apartheid font partie du passé. Pourtant l’idée d’une manifestation de masse contre la corruption qui gangrène toute la société sud-africaine a pris de l’ampleur au fil des mois et les associations Section 27, Right2Know, Amnesty International, Treatment Action Campaign, Equal Education, des syndicats dont Numsa et ceux qui l’ont soutenu dans son bras de fer avec le Cosatu, des églises , des professeurs d’université , des artistes vont manifester dans plusieurs grandes villes sud-africaines : Pretoria, Le Cap, Polokwane, Durban et Grahamstown.
Pour l’un des organisateurs, Mark Heywood, il s’agit de réunir le plus de monde possible autour d’un objectif unificateur : la justice sociale, ce qui implique que le mouvement ne s’arrêtera pas le 30 septembre au soir. Rassembler autour de la question de la corruption a permis de fonder un socle commun pour élaborer un avenir plus juste et plus équitable pour l’ensemble des Sud-Africains qui voient comment la corruption est présente à tous les niveaux. Ce qui fait dire à l’un des organisateurs que la cible n’est pas uniquement l’ANC.
Tous les partis ont été invités à se joindre au mouvement, mais sans qu’ils prennent la parole. Seul le parti EFF de Julius Malema a répondu à l’invitation, ce qui a entrainé la défection d’autres partis. Tout le monde n’apprécie pas non plus la présence de Vavi ou Irvin Jim, deux syndicalistes qui ont en tête la formation d’un nouveau parti après leur expulsion du Cosatu.
La coalition a établi un mémorandum qui va du renforcement des lois anti-corruption, des évaluations de la corruption sur la détérioration des services à l’investigation sur la fraude fiscale, le blanchissement d’argent, la fuite des capitaux. La crise dans les mines où des milliers d’emplois sont menacés, celle de l’industrie métallurgique et le chômage massif seront aussi dans la liste des revendications.
Le seul bémol à l’enthousiasme des organisateurs est venu du Nedlac, le Conseil national pour le développement économique, qui fait valoir la loi qui régit toute autorisation de manifestations publiques et de grèves. Les organisateurs ont le choix entre le maintien de la manifestation le 30 septembre, sans autorisation, ce qui risque de freiner la venue de ceux qui travaillent ou bien le report d’une quinzaine de jours. L’option sera très certainement le maintien du 30 septembre même si la participation est moins massive que prévue.
Publié le lundi 28 septembre 2015
© RENAPAS
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