L’Afrique du Sud connait un taux de viols si élévé que tous, hommes et femmes, doivent travailler ensemble et le gouvernement prendre les mesures indispensables pour lutter contre ce fléau qui ternit l’image du pays.
La campagne nationale, lancée par le Président Mbeki, qui a pris fin le 13 décembre, avait pour but de mobiliser largement l’opinion publique sur des comportements inacceptables envers les personnes les plus vulnérables, les femmes et les enfants.
Pour marquer la fin de la campagne, l’association TAC a commémoré la mort d’une de ses militantes Lorna Mlofana qui a été violée puis assassinée par ses agresseurs quand ils ont su qu’elle était séropositive. Cet acte odieux a eu lieu dans la township de Khayelitsha dans la province du Cap-Ouest le 13 décembre 2003 et c’est là que ce sont rassemblées plus de 1000 personnes à l’appel de TAC et de MSF.
Un mémorandum remis au gouvernement provincial rappelle que la communauté et les organisations exigent que justice soit rendue pour ce crime odieux. Il rappelle aussi que 6530 viols ont été commis dans la province, d’avril 2002 à mars 2003, et que 60 % de ces viols ont eu lieu à Khayelitsha.
Dépassée par l’ampleur du désastre, la communauté est restée trop longtemps passive, mais grâce aux actions menées par des militants de TAC-Khayelitsha au mois de novembre, la population commence à réagir et les victimes osent demander de l’aide. Une coopération s’est mise en place avec la police pour une coordination des actions.
Le mémorandum demande que le centre de santé Simelela, ouvert en septembre 2003 et qui devait être un centre d’accueil d’urgence pour les victimes de viol et aussi un centre de soins pour le suivi médical de ces victimes devienne vraiment opérationnel. Pour le moment les victimes de viol doivent se rendre dans un autre centre d’urgence, loin de chez elles et beaucoup abandonnent à cause de la distance et du manque de transports. Cette situation est encore plus grave pour les enfants car plus de la moitié des victimes ont moins de 14 ans.
Si le lien entre la pauvreté et la criminalité est souvent bien établi, on parle moins du lien entre la criminalité et la vulnérabilité des victimes. Pourtant les femmes et les enfants sont des proies faciles pour les auteurs de ces violences car ces victimes disposent de moins de protection et de ressources.
Plus d'informations : tac
Publié le vendredi 17 décembre 2004
© RENAPAS
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