Les immenses réserves de gaz de schistes dans la région du Karoo attisent la convoitise des grands groupe pétroliers et la crise énergétique que traverse l’Afrique du sud peut amener le gouvernement à moins de prudence et à leur accorder les licences de prospection, puis d’exploitation en dépit des risques sérieux pour l’environnement et la santé.
Trois compagnies sont sur les rangs pour exploiter les immenses réserves du Karoo : Shell SA, Falcon Oil & Gas et Bundu Gas & Oil. Le Département des Ressources minérales a donné à ces trois compagnies l’autorisation de prospecter en attendant que la réglementation sur la technique de la fragmentation hydraulique soit mise au point.
Le département de l’environnement a publié en 2013 un projet de réglementation et sa version définitive devait être publié au début de 2015, mais la loi sur les Ressources minérales doit être revue par le Parlement plus tard et on ignore encore si elle concernera aussi l’exploitation des gaz de schistes. Toutefois les trois compagnies, qui ont renouvelé leurs demandes de prospection et d’exploitation des quelques 390 trillion de mètres cubes de gaz devraient obtenir une réponse définitive en juillet ou août 2015.
Déjà, le Dr Albrecht, de l’Association sud-africaine de lutte contre le cancer (Cansa) a mis en garde contre la méthode de la fracture hydraulique. Le substances chimiques utilisées sont toutes cancérigènes et l’exploitation des gaz de schistes du Karoo aurait des effets désastreux sur la santé des habitants, ce qui n’est pas mentionné dans le projet de réglementation.
Pourtant les risques sont connus depuis les années 1970 quand les premières explorations ont été faites, souligne l’association Treasure the Karoo Action Group, quand on a constaté que les eaux polluées pouvaient s’infiltrer jusqu’à 32 kms du point de forage et contaminer toutes les nappes aquifères. Les compagnies pétrolières ne sont pas insensibles aux risques que l’exploitation des gaz de schistes fait courir à un environnement fragile où les réserves d’eau sont limitées.
FALCON Oil & Gas, a présenté un nouveau plan pour la gestion de l’environnement en préconisant une alternative à la fragmentation hydraulique en suggérant l’exploration sismique ce qui réduirait les risques. Ces derniers qui ne seraient plus alors que des risques de « faible intensité », et selon les experts de Falcon une bonne éducation des employés à la protection de l’environnement et d’autres mesures préventives réduiraient sérieusement les risques.
Il y a aussi la possibilité de faire des tests scientifiques sérieux mais ils coûtent cher. Shell SA a pris les devants et à déjà proposé à l’université de Stellenbosh de faire ces tests, offre qui a été déclinée par l’équipe scientifique : « nous avons décliné l’offre car, quelles que soient les résultats de notre étude, elle sera discréditée par le simple fait d’avoir été financée par Shell ».
Le mode de vie, la faune, la flore uniques au monde et la beauté des paysages du Karoo vont-ils pouvoir résister à l’exploitation de son sous-sol ? Un bras de fer est engagé et il n’est pas sûr que les défenseurs de l’environnement en sortent vainqueur.
Publié le mercredi 28 janvier 2015
© RENAPAS
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