Cinq grandes compagnies minières, Anglo American South Africa, AngloGold Ashanti, Gold Fields, Harmony and Sibanye, viennent d’annoncer la création d’un groupe de travail pour trouver une solution globale pour la compensation des mineurs qui ont contracté silicose et tuberculose au fond des mines d’or.
Il est difficile de trouver des chiffres exacts, mais on estime qu’un mineur sur quatre souffre tôt ou tard de ces maladies très souvent associées. Les poussières produites par l’extraction du minerai, faute de protection, sont inhalées par les mineurs et leur effet se manifeste parfois des années après. Les malades toussent, ont du mal à respirer et sont affaiblis au point d’être incapables d’accomplir la moindre tâche physique.
En dépit de nombreux recours collectifs en justice, seulement 23 mineurs ont eu gain de cause contre l’Anglo-American. La procédure a commencé en 2004, sept plaignants sont morts afin la fin du procès, mais cette affaire a été un encouragement pour des milliers de mineurs.
Il existe bien une législation pour la reconnaissance de cette maladie du travail et des droits des mineurs à obtenir des compensations financières, mais le système n’a jamais vraiment fonctionné. Selon une étude en 2003, sur 28161 plaintes enregistrées, seulement 1,5% des plaignants avaient touché des indemnités.
Environ 30 000 plaintes sont en cours d’examen contre une trentaine de compagnies minières qui opèrent en Afrique du Sud depuis 1965. Plus de 5000 plaintes contre Anglo American SA et AngloGold sont en cours d’examen.
Les avocats qui plaident la cause des mineurs silicosés admettent que l’objectif n’est pas la seule compensation financière mais le réexamen complet des conditions de travail au fond de la mine, de l’hygiène préventive à la sécurité des mineurs. « …L’industrie minière a le devoir de venir en aide aux mineurs silicosés qui payent de leur santé pour que les actionnaires empochent des millions… »
Toutefois, si cette déclaration va dans le bon sens, personne ne crie victoire car les compagnies ont mille et une manières de retarder le processus, de s’arranger pour verser le moins d’argent possible aux victimes. Le Num, le syndicat des mineurs affilié au Cosatu reste méfiant et constate que seule la pression par des actions en justice peut amener les compagnies à céder.
L’économie du régime d’apartheid qui reposait sur le travail migrant, une main d’œuvre à bon marché, facilement remplacée, un mépris total pour la sécurité et la santé des mineurs ne se modifie ni rapidement, ni facilement. Cet héritage de l ‘apartheid pèse toujours sur les mineurs ; le massacre de Marikana en a été une tragique illustration.
Plus d'informations : Cosatu Media monitor
Publié le jeudi 20 novembre 2014
© RENAPAS
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