L’Afrique du Sud va marquer la Journée Mondiale de l’Alimentation par diverses initiatives. De multiples études montrent que si le pays peut facilement assurer sa sécurité alimentaire, il y a encore un Sud-africain sur quatre qui ne mange pas à sa faim.
Comme d’autres droits sociaux de base, la section 27 de la Constitution sud-africaine reconnaît le droit à chacun d’avoir accès à la nourriture. Dans les faits ce droit n’est pas accessible à tous. L’Institut de recherche sur la pauvreté et les inégalités (SPII) montre dans diverses études que si le pays dispose des ressources alimentaires suffisantes pour assurer sa sécurité alimentaire, tous n’ont pas accès à une nourriture suffisante pour satisfaire leurs besoins nutritionnels
De 1999 à 2011, la quantité de nourriture disponible a augmenté de 6% et chacun peut disposer de 3007 calories par jour ; en réalité un quart de la population fait la triste expérience de ne pas manger à sa faim chaque jour. Les plus pauvres sont directement touchés par l’augmentation des prix alimentaires. Le prix du panier de produits alimentaires de base pour un mois est passé de 336 rands en 2008 à 480 rands en 2014, ce qui représente un quart du budget familial.
Les pauvres des zones rurales et des zones urbaines ont trop souvent une alimentation peu variée et de faible valeur nutritive, ce qui a un double effet négatif soit de maigreur soit de surpoids. En 2012, 4,8 % des femmes et 12,8% des hommes souffraient de maigreur, 24% des femmes et 20,1 % des hommes souffraient d’obésité.
Les enfants sont particulièrement vulnérables à une alimentation pauvre en quantité et en qualité. Alors que plus d’enfants bénéficient de repas gratuits à l’école et d’apports en vitamines, le nombre d’enfants de moins de quatre ans souffrant de rachitisme est passé de 21,6% en 1999 à 26,6% en 2011, un enfant sur quatre n’a donc pas accès à une bonne alimentation.
Cet aspect de l’accès à la nourriture est souvent occultée, aussi des organisations comme Oxfam veulent profiter de la Journée mondiale de l’alimentation pour attirer l’attention des autorités et du grand public sur cet aspect en publiant une étude « Hidden Hunger in South Africa ; the Faces of hunger and malnutrition in a food-secure nation ». Les médias et d’autres organisations multiplient les initiatives pour attirer l’attention du grand public sur la question de la faim dans un pays opulent qui exporte des produits alimentaires.
Publié le jeudi 16 octobre 2014
© RENAPAS
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