L’audition de l’ancien ministre de la police par la Commission Farlam qui doit faire la lumière sur le massacre du 16 août 2012 quand la police a ouvert le feu sur des mineurs en grève, faisant 34 morts, va peut-être révéler la part de responsabilité du gouvernement. La confrontation de Nathi Mthethwa, l’ancien ministre et de l’avocat des familles des victimes, Dali Mpofu a donné lieu à des échanges très vifs.
Tout en niant l’accusation de préméditation du meurtre des mineurs, le Ministre a reconnu sa responsabilité dans la tragédie et exprimé des regrets. « Nous savons que cela ne va pas guérir les blessures immédiatement, mais nous avons des regrets. Cela ne doit plus jamais arriver. Nous avons de la peine et nous nous excusons ».
Toutefois les familles par la voix de leurs avocats veulent savoir quelle est la responsabilité exacte de chacun et ne se contentent pas des excuses de l’ancien ministre de la police, aujourd’hui Ministre des Arts et de la Culture. Elles veulent savoir quel rôle ont joué Nathi Mthethwa et Cyril Ramaphosa dans la mort de leurs proches.
L’avocat Mpofu a cherché à démontrer que le ministre avait exercé une pression politique sur la chaîne de commandement de la police. Des appels téléphoniques entre le Ministre et des responsables locaux de la police n’avaient pas été mentionnés au cours des premières auditions des témoins. Hors, le Ministre avait contacté le Lieutenant Général de la police de la province du Nord Ouest après avoir lui-même reçu un appel de Cyril Ramaphosa, vice président de l’Anc et membre du conseil d’administration de Lonmin à l’époque.
Au cours de son contre-interrogatoire, l’avocat des victimes, a mis en évidence que lors de leurs premières auditions, les responsables de la police ont omis de mentionner qu’ils avaient été contactés par le ministre dans la semaine précédent le massacre. Pour l’avocat, ces omissions sont capitales car elles seraient la preuve de la complicité du gouvernement dans le massacre.
En fin de séance, un autre avocat pour les familles a fourni les preuves montrant que le commissaire national de la police de l’époque avait changé sa déclaration initiale pour protéger le ministre de la police, ce que Mthethwa a nié. Quand il a été accusé d’avoir essayé de tromper la Commission en cachant le contenu de ces appels téléphoniques, ce qui est illégal, il a convenu qu’il comprenait l’argumentation de l’avocat, mais qu’il n’avait fait que son devoir en suivant ce qui se passait à Marikana.
L’avocat n’a pas cédé d’un pouce et son contre interrogatoire s’est conclu sur un coup d’éclat en demandant l’inculpation du ministre pour complicité de meurtre.
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Publié le mercredi 16 juillet 2014
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