La grève dans les mines de platine sud-africaines dure depuis plus de cinq semaines. La revendication des mineurs pour des salaires qui leur permettent de vivre correctement risque de finir par une reculade et de nombreuses frustrations.
Amcu et ses 70000 adhérents sont en grève depuis le 23 janvier et exigent un salaire mensuel de 12500 rands minimum, demande rejetée par les directions des trois compagnies concernées : Lonmin, Impala et Amplats. Elles offrent une augmentation de 9% au lieu des 30% demandés par les mineurs. La commission de médiation et d’arbitrage avait jeté l’éponge en constatant qu’il y avait un gouffre entre les parties adversaires.
Finalement , Amcu a fait un geste pour débloquer la situation en acceptant que l’objectif des 12500 rands par mois soit atteint en phases successives d’augmentation, et que la barre des 12500 rands soit atteinte au bout de quatre ans. Mais le patronat refuse de discuter de cette proposition.
Devant la foule rassemblée devant le gouvernement à Pretoria pour demander que le gouvernement intervienne dans le conflit, Joseph Mathunjwa, le dirigeant d’Amcu s’offusque de ce refus : “Camarades, les mines ont les moyens de nous payer 12500 rands par mois. Maintenant nous acceptons que cette augmentation soit étalée sur quatre ans. Ils refusent toujours. Alors ils veulent quoi ? ». Avant il avait indiqué que les PDG des compagnies minières gagnaient 199 fois plus qu’un mineur, des salaires annuels qui vont de 6 millions de rands pour celui de Lonmin, à 13 millions pour celui d’Impala et 17 millions pour celui d’Amplats.
La marge de manœuvre pour Amcu est étroite car la demande de 12500 rands par mois est devenu un symbole depuis la tragédie de Marikana, car c’était déjà ce que les mineurs demandaient avant la fusillade du 16 août 2012. Remettre l’objectif à plus tard, sera dur à avaler pour ceux qui font grève depuis des semaines et qui n’ont même plus le recours aux prêteurs, car prêter à perte n’ intéresse pas les requins de l’usure.
Pour les familles des mineurs en grève, la vie devient de plus en plus difficile car il n’y a plus d’argent pour acheter à manger ou payer les transports pour envoyer les enfants à l’école. De plus un climat difficile règne autour de la mine, car ceux qui veulent aller travailler sont menacés physiquement par les grévistes.
La grève a aussi un impact sur l’économie du pays et directement sur les compagnies minières qui voient leur stocks de minerai s’épuiser et les investisseurs perdre patience.
Le Num, le syndicat qui a perdu son rôle de meneur, fait aussi pression pour une reprise rapide du travail en demandant que la sécurité des mineurs qui veulent reprendre le travail soit assurée et que des négociations prendre en considération l’ensemble des questions relatives au travail dans le secteur minier, un secteur vital pour l’économie du pays.
Amcu doit aussi faire face à l’offensive du Numsa, le syndicat des métallurgistes, entré en dissidence avec le Cosatu, et qui a décidé d’élargir sa base de recrutement dans d’autres secteurs que la métallurgie et la création d’un nouveau syndicat Wau, Workers Association Union, crée par certains de ses adhérents fatigués de voir que la grève ne débouche sur rien de concret.
Plus d'informations : Cosatu Media monitor
Publié le mercredi 12 mars 2014
© RENAPAS
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