La presse sud-africaine ne faillit pas à la tradition des prévisions pour l’année à venir. L’avis est unanime : 2014 sera une année riche en événements majeurs pour le pays et la tenue des élections pour le printemps 2014 est en tête de liste.
Les élections qui auront lieu au printemps 2014, seront suivies avec la plus grande attention car elle interviendront 20 ans après les premières élections libres et démocratiques d’avril 1994 dans un contexte bien différent de ces élections historiques qui ont mis fin au régime d’apartheid.
Pour les électeurs, l’année 2014 sera l’heure des bilans en termes d ‘amélioration de la qualité de vie pour des millions d’entre eux ; les questions du logement, de l’accès à l’eau potable, à l’électricité, de l’assainissement, tout comme celles de l’école, de la santé et de l’emploi seront examinées à l’aune des promesses d’une vie meilleure pour tous.
Pas moins de 132 partis sont officiellement enregistrés auprès de la Commission électorale indépendante qui tiendra une ultime session pour les inscriptions des électeurs sur les listes électorales du 8 au 9 février. Après cette date, le Président Zuam annoncera la date officielle des élections. Les « born-free », nés après 1994, voteront pour la première fois.
Le parti au pouvoir, l’Anc, aura à se mesurer à de nouveaux partis : le parti du turbulent Julius Malema, qui en dépit de ses démêlés avec la justice a bien l’intention d’attirer vers son parti des Combattants de la liberté économique (EFF) , les déçus de l’Anc ; le parti Agang de Mamphela Ramphele, militante de la Conscience noire, universitaire devenue femme d’affaires, a lui aussi le même objectif. Des partis plus originaux ont vu le jour comme celui du richissime et sulfureux hommes d’affaires Kenny Kunene, l’Alliance patriotique, ou la coalition à géométrie variable du Cope avec d’autres petits partis. Le plus sérieux adversaire de l’Anc reste l’Alliance démocratique qui grignote à chaque élection sur l’électorat noir et métis de l’Anc.
La grande incertitude pour l’Anc est de savoir comment va évoluer la position de la centrale syndicale Cosatu, traversée par de graves querelles internes et dont un des plus puissants syndicats, le Numsa, syndicat des métallurgistes, a annoncé à l’issue de son congrès extraordinaire qu’il ne ferait pas campagne pour l’Anc.
Les élections vont aussi être influencés par la publication de plusieurs rapports qui sont autant de patates chaudes pour l’Anc. Le premier qui sera publié sera celui de la médiatrice Thuli Madonsela sur la rénovation de la résidence de Nklanda du Président Zuma. Le coût des travaux et leur opportunité ont défrayé la chronique depuis plusieurs mois. Le rapport pourrait être publié dès janvier 2014.
L’autre rapport très attendu est celui de la Commission Farlam, chargée de faire toute la lumière et d’établir la responsabilité de chacun des protagonistes, mineurs, syndicats, police, direction et patronat, pour le massacre de la mine de platine Marikana, où 34 mineurs ont trouvé la mort le 16 aout 2012. Toujours retardées, l’enquête et l’audition des témoins devraient se terminer au début de l’année et le rapport devrait être publié en avril 2014.
Le quotidien Mail&Guardian ne compte pas moins de neuf questions brûlantes qui devraient faire l’actualité en 2014, du procès d’Oscar Pistorius, l’athlète à la gâchette facile, au procès de Julius Malema, en passant par celui du chef des renseignements Richard Mduli, sans oublier la controverse sur la loi sur la presse, l’interminable saga des accusations de corruption contre Jacob Zuma et la non moins longue enquête sur les fraudes et corruptions au cours de l’achat d’armes pour l’armée sud-africaine sous le mandat de Thabo Mbeki.
Sans nul doute, l’Afrique du Sud sera l’objet de toutes les attentions en 2014.
Publié le jeudi 2 janvier 2014
© RENAPAS
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