L’actu par pays

Les dossiers

Les sites Internet

Qui sommes-nous ?

Adhérer à RENAPAS

Bulletin d’infos

Pour nous contacter

La France va soutenir la politique du BBBEE

Le voyage du Président Hollande en Afrique du Sud a été une réussite commerciale : de nombreux et juteux contrats ont été signés, le président français a aussi fait sienne la politique du « a better life for all » et soutenu ouvertement la politique du BBBEE, la discrimination positive, mise en place par le gouvernement sud-africain.

La France veut devenir un partenaire commercial majeur en Afrique du Sud alors qu’elle n’est aujourd’hui que le 9eme partenaire européen, derrière la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Dans le domaine de l’énergie, elle est cependant un partenaire de longue date avec l’Afrique du Sud. Cette collaboration remonte au temps de l’apartheid quand la France ignorait les résolutions des Nations unies qui exigeaient l’application des « sanctions globales et obligatoires contre le régime d’apartheid ».

La France, par la voix de son Président, veut soutenir la politique de lutte contre les inégalités héritées de 350 années de colonialisme et de près de 50 ans de régime d’apartheid qui ont spolié la population noire de tous ses droits économiques et participer à l’amélioration de la qualité de vie de tous les Sud-africains.

Les entreprises françaises sont donc invitées à investir en Afrique du Sud et à appliquer la politique du BBBEE, c’est à dire à mettre en place de nouveaux partenariats avec les industries locales et permettre à des entrepreneurs noirs d’acquérir des participations dans dans le capital des filiales françaises en Afrique du Sud.

Alstom qui est en Afrique du Sud depuis longtemps et qui participe à la construction de deux centrales à charbon, Medupi et Kusile, reconnait que cette politique est « un défi », mais n’est pas nouvelle. Patrick Kron , PDG d’Alstom qui un partenariat avec Eskom, la compagnie électrique sud-africaine, rejette les accusations « d’erreurs » sur le système de contrôle des chaudières qui devait être réalisé par Alstom pour minimiser le problème et le réduire à un simple « délai ».

Alstom a remporté son plus beau contrat avec le contrat pour la rénovation des wagons du système ferroviaire sud-africain Presa. Le besoin de transports fiables, modernes et abordables est un enjeu de taille pour le développement du pays. Pour ce contrat juteux, Alstom, qui jure que l’appel d’offres a été transparent, détient 61% dans le consortium sud-africain Gibela, qui curieusement n’a pas encore de partenaire issu du BEE.

Le contrat est valable pour 10 ans et consiste à fournir 3600 wagons entre 2015 et 2025 et d’assurer la maintenance et les réparations des wagons jusqu’en 2033. Plus de 8000 emplois, avec des formations, seront crées pour répondre aux besoins et des contrats seront conclus avec des petites entreprises locales, dont un certain nombre dirigées par des femmes.

Sur les 4630 wagons utilisés par Presa, plus de 90% date des années 1950 et doivent impérativement être changés pour répondre aux normes de sécurité et aux besoins d’une population toujours croissante de passagers, la rénovation des transports étant au cœur de la politique de développement du pays.

Dans le domaine énergétique la France va accorder un prêt de 100 millions d’euros pour la construction d’une centrale solaire et un parc éolien pour diversifier la production d’énergie qui dépend encore trop des centrales à charbon, énergie fossile dont le sous-sol sud-africain regorge. L’achat de centrales nucléaires à la France a été remis à une échéance ultérieure pour laisser à l’Afrique du Sud le temps de réfléchir, mais Areva est déjà implanté dans le pays depuis très longtemps.

Le voyage du président français a donc été un voyage d’affaires, mettant en sourdine les divergences politiques sur les conflits africains et la question de la Cour pénale internationale. La France est venue "dans le bon pays , sur le bon continent, au bon moment" comme l’a affirmé le Président Zuma.

Plus d'informations : cosatu Media Monitor

Publié le vendredi 18 octobre 2013


Imprimer cet article


Envoyer cet article

© RENAPAS

Les thèmes de cet article

Afrique du Sud

Politique

A lire également

Cyril Ramaphosa contre Donald Trump : deux visions du monde

Assassinat de Dulcie September, un crime qu’il faudrait oublier ?

Les Sud-Africains vont voter le 29 mai 2024,

Accès à l’eau potable : un droit constitutionnel ?

Qui se souvient du massacre de Sharpeville ?

L’équipe de Donald Trump et ses soutiens sud-africains

Afrique du Sud : un gouvernement d’union nationale

Le chemin difficile vers les élections en 2024



© RENAPAS
Pour nous contacter
Conception du site : AB
Site réalisé sous SPIP