Le FMI vient de publier un rapport sur l’économie sud-africaine qui recommande au gouvernement de freiner les actions et mouvements des syndicats qui seraient la cause de la pauvreté, des inégalités, du manque de compétitivité, etc. Dit en termes plus crus, le gouvernement doit imposer une cure d’austérité aux travailleurs pour relancer son économie.
La politique néo libéral du Gear a montré ses limites : la croissance n’est pas la baguette magique pour la création d’emplois et les lois du marché n’ont pas réduit les inégalités. L’Afrique du Sud n’a pas réduit les inégalités qui la rongent en appliquant les sacro-saintes lois du marché.
Les recommandations du FMi sont indécentes. Un mineur sud-africain qui travaille dans des conditions très durs gagnent à peine de quoi faire vivre sa famille. Ces conditions déplorables qui perdurent sont les raisons profondes des mouvements de grève et de protestation qui agitent les mines sud-africaines depuis des mois.
Faire du travail précaire la panacée pour la création d’emplois, ainsi que le recours aux entreprises de sous-traitance est la meilleure recette pour mettre le feu aux poudres de la marmite sociale qui gronde dangereusement depuis un moment.
Le FMI fait table rase du passé sud-africain où la minorité blanche a exploité la majorité noire depuis des siècles. L’Afrique du Sud est toujours le pays où la majorité noire est très pauvre, la minorité blanche très riche et où les pauvres se nourrissent des miettes laissés par les riches. Demander aux pauvres de se serrer la ceinture n’a pas de sens, à moins de vouloir perpétuer ces inégalités.
Patrick Craven, le porte-parole du Cosatu a utilisé l’image du petit déjeuner à l’anglaise où l’on sert oeuf et bacon pour caractériser les relations patronat-salariés selon le FMI. Le monde des affaires serait la poule et donnerait l’oeuf et le travailleur, comme le cochon, donnerait , sa vie pour fournir le lard, le gras dont se régale le patron.
Si le remède du FMI était appliqué à l’Afrique du Sud, il serait pire que le mal. Serrer la ceinture à une population pauvre, qui a besoin des services publics pour la santé, l’éducation, les transports, c’est la condamner à plus de pauvreté et de souffrance.
Le Cosatu met en garde le gouvernement sur l’application fatale d’une cure d’austérité et l’encourage plutôt « à s’en tenir à un programme économique radical et à s’engager sur la voie des transformations économiques qui ont fait l’objet d’un accord entre le Cosatu, l’Anc et le Sacp ».
Plus d'informations : cosatu Media Monitor
Publié le lundi 7 octobre 2013
© RENAPAS
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