Alors que le secteur minier connait une période difficile avec des cours en chute et des grèves sauvages, les patrons des grands groupes miniers continuent à s’octroyer salaires , primes et bonus par millions et à augmenter les salaires des mineurs d’un petit 5%. Tous les ingrédients pour une explosion sociale sont rassemblés.
Les patrons ont-ils seulement un peu de bon sens ? Ne voient-ils pas qu’ils risquent de tuer la poule aux œufs d’or ou de scier la branche sur laquelle ils ont été longtemps confortablement assis ? Trois patrons de grands groupes miniers ont empoché 140 millions de Rands alors que les mineurs se battent pour obtenir des salaires qui leur permettraient de vivre tout simplement.
Peter Major, un spécialiste du monde minier ne cache pas son écoeurement devant l’attitude bornée, égoïste et à courte de vue de ces patrons : « si ces types veulent que les mineurs acceptent zéro pour cent d’augmentation de salaire, la première des chose à faire c’est de réduire leurs propres rémunérations ».
La saison des négociations salariales commence mal. Dans les mines d’or, le 15 juin dernier, les patrons ont proposé 4% d’augmentation alors que les syndicats demandaient au moins 10% pour les plus raisonnables et 100% pour les plus téméraires. Tous ont rejeté l’offre patronale. Le 24 juin, le patronat consentait à aller jusqu’à 5% d’augmentation. L’offre a été rejetée et les syndicats ont porté le litige devant la Commission de médiation et d’arbitrage.
Le patronat assure qu’il n’a pas les moyens d’aller au-delà de son offre étant donné la chute du cours de l’or et l’augmentation des coûts de production et la faible productivité. Comment alors expliquer que le PDG de Gold Fields, Nicholas Holland empoche 45 millions de rands en 2012, soit 12 millions de plus que l’année précédente ?
Pour le Num, ces chiffres choquants ne peuvent qu’alimenter le brasier de la « guerre des classes » quand le moins « payé » des patrons, celui de Harmony, a touché quand même 7 millions de rands en 2012. Que signifie face à ces sommes le salaire d’un mineur qui ramène après une journée passée à 3000 mètres de fond dans une chaleur accablante moins de 10 000 rands chaque mois ?
Ces sommes exorbitantes sont alignées sur les rémunérations des autres grands groupes miniers mondiaux parce que si les patrons gagnaient moins en Afrique du Sud, ils iraient ailleurs car leur expérience et savoir faire est très recherché, explique un expert qui précise aussi que le salaire du patron est déterminé par les actionnaires.
Certes, mais un geste pour réduire les salaires des patrons aurait aussi réduit les risques d’explosion sociale dans un secteur fragilisé par la crise mondiale et qui connaît un climat violent depuis des mois et que le souvenir de la tragédie de Marikana reste une plaie brûlante.
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Publié le vendredi 26 juillet 2013
© RENAPAS
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