Le secteur minier, un des piliers de l’économie sud-africaine va mal depuis des années et le drame de Marikana avec ses morts et ses blessés a révélé au grand jour un malaise profond. Pour tenter de revivifier sur des bases plus équitables ce secteur essentiel, le Président Zuma a chargé son second, le vice président Kgalema Motlanthe de réunir tous les acteurs pour trouver un terrain d’entente et rétablir la vitalité de ce secteur clé de l’économie du pays.
« Nous remuerons ciel et terre pour trouver une solution à chaque problème » a déclaré d’entrée de jeu Kgalema Motlanthe aux représentants des groupes miniers, des syndicats, Num , Amcu , Solidarity, de la Chambre des mines, des ministres des finances, du travail et des mines qu’il a réuni à Pretoria.
A l’issue des discussions un projet d’accord cadre pour le secteur minier a été proposé à la réflexion des participants jusqu’au 26 juin, date à laquelle le texte sera finalement adopté et publié. Des réunions tous les trimestres sont aussi programmés pour un an pour en suivre la bonne mise en oeuvre.
Le document d’une dizaine de pages reconnaît dans son préambule l’importance du secteur minier pour l’économie sud-africaine, l’ampleur de la crise qu’il traverse dans un contexte mondial défavorable et le mécontentement des mineurs qui veulent une amélioration de leurs salaires et de leurs conditions de travail. Les partenaires s’engagent à tout faire pour mettre fin à la violence car on ne peut plus faire comme avant dans ce contexte nouveau. Le « business as usual » a fait son temps.
Des principes de base sont précisés comme le respect de la loi dans une société démocratique par tous les acteurs tout en veillant à une meilleure répartition des bénéfices. La violence qui porte atteinte à l’intégrité physique et matérielle ne peut pas être tolérée, mais le patronat doit aussi veiller à ce que la transformation de l’industrie apporte des améliorations des conditions de travail des mineurs et de la vie de leurs familles. La politique du travail migrant devra être revu. Le recul du secteur minier n’apporte que chômage et désolation pour les plus démunis, il faut donc que chacun, gouvernement, patronat, syndicats, joue son rôle pour assurer la pérennité de l’industrie minière dans un contexte difficile.
Toutes les parties réaffirment leur engagement à respecter le Cadre pour la paix et la stabilité dans l’industrie minière qui a été signée le 25 février 2013. Elles doivent veiller au respect de la loi pendant les grèves, les forces de police assurent leur travail de protection et les responsables syndicaux veillent à ce qu’aucune arme ne circule pendant les grèves et manifestations.
Une feuille de route a identifié 8 secteurs où il faut intervenir rapidement, en particulier les mines de platine autour de Rustenberg qui sont le théâtre de violences depuis près d’un an. L’engagement de toutes les parties pour désamorcer une violence latente et changer les règles du jeu qui reposent toujours sur l’exploitation des travailleurs migrants, devient une urgence pour l’économie sud-africaine et la paix sociale.
Publié le samedi 15 juin 2013
© RENAPAS
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