La tension dans le secteur des mines de Rustenberg reste forte, même après le retour des mineurs de Lonmin au travail. Le massacre de Marikana qui reste dans les esprits, les licenciements attendus dans les mines et la période des négociations salariales pourraient faire un mélange explosif dans les jours à venir.
Amcu et son leader charismatique Joseph Mathunja ont convaincu les mineurs de Lonmin de reprendre le travail après deux jours de grève illégale sans revendications claires. Les mineurs s’étaient rassemblés sur « la colline », le lieu même de la fusillade qui a fait 34 morts le 16 août dernier.
L’une de leurs revendications la plus claire était que le Num quitte son bureau puisqu’il n’est plus le syndicat majoritaire. Amcu affirme syndiquer plus de 70% des mineurs de Lonmin. Mathunjwa a dit aux mineurs qu’il allait porter l’affaire devant la Commission de médiation et d’arbitrage « Je vais devant la commission demain et une décision définitive sera prise pour dire qui est le patron ici à Lonmin ».
Le meurtre d’un délégué syndical d’Amcu dans un bar, celui de deux représentants du Num, allonge la liste des morts violentes autour de Marikana. Personne ne se sent en sécurité, les armes circulent librement en dépit des appels au calme des syndicats, de la direction de Lonmin, et de la police.
Ce qui inquiète particulièrement le patronat minier est l’impact que cette grève illégale pourrait avoir dans les autres mines sud-africaines. Le Num, son traditionnel interlocuteur ne semble plus avoir le contrôle de la situation comme il l’avait avant le massacre de Marikana.
Dans un climat d’extrême tension, nul ne sait quelle tournure peuvent prendre les négociations salariales qui vont commencer dans quelques jours. Cette période où syndicat et patronat s’affrontent sur les augmentations de salaires risque d’être agitée, les syndicats appellent souvent leurs troupes à la grève pour peser sur les négociations. Mais que vont-ils faire alors que pèse la menace de licenciements massifs dans les mines ?
L’agitation sociale n’a guère connu de répit ces derniers temps : la centrale de Médupi en construction a pris un retard considérable à cause des grèves à répétition pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail et dans les secteurs des transports, de l’éducation et de la santé les temps sont à la revendication. Des temps difficiles attendent le gouvernement.
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Publié le jeudi 16 mai 2013
© RENAPAS
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