Plus de 25000 enseignants sont attendus dans les rues de Pretoria et du Cap ce mercredi 24 avril. Ils marcheront pour demander la démission de la Ministre de l’éducation et de son directeur, qui ont accumulé les scandales et les erreurs depuis des mois au détriment des élèves et des enseignants.
Le scandales des livres perdus dans le bush du Limpopo l’an dernier, les salaires versés à des enseignants fantômes dans la province du Nord Ouest, la correction des examens non payés malgré un accord avec le ministère, autant de scandales qui n’ont pas réussi à faire tomber la Ministre de l’Education et son directeur.
Dans sa déclaration le Sadtu,le syndicat des enseignants affilié au Cosatu est clair "Les manifestations ont pour but d’accentuer la pression sur la Ministre de l’éducation Angie Motshekga et son directeur général Bobby Soobrayan pour qu’ils démissionnent de leurs postes, pour défendre les négociations salariales collectives et la promotion d’une école de qualité ».
Le mouvement de protestation a le soutien de la fédération et du syndicat des étudiants Sasco. Les menaces de sanctions pour ceux qui déserteront les classes ont peu de chance d’être suivies d’effet, tout comme ceux qui accusent les enseignants de penser à leurs droits plutôt qu’à leur devoir envers les élèves.
La crise de l’éducation a pris des proportions si graves que sans mesures d’urgence efficaces des générations entières d’élèves en feront les frais et la question des compétences et savoir faire pour répondre aux besoins de l’économie restera sans réponse.
Nul ne conteste que l’héritage de « l’éducation bantou » est lourd, mais près de 20 ans après la fin de l’apartheid , les écoles dans les townships et les zones rurales manquent des moyens les plus élémentaires : locaux, tables, chaises, laboratoires de sciences, bibliothèques, etc. L’école n’est toujours pas gratuite , la formation des enseignants n’est pas la hauteur des exigences d’un enseignement de qualité, les directeurs d’école sont souvent incompétents, les crédits s"évaporent dans la poche de fonctionnaires peu scrupuleux, la liste est sans fin.
La violence n’épargne pas les écoles et dans la province du Cap une étude révèle que 11% des élèves de 14/15 ans ont été témoins d’un viol, 40% d’une attaque à coup de couteau et 21% d’une fusillade.
La manifestation des enseignants va certes perturber encore un peu plus une année scolaire agité, mais que peuvent-ils faire pour se faire entendre d’un gouvernement qui ne semble pas voir la détresse d’un grand nombre de ses citoyens ?
Plus d'informations : cosatu Media Monitor
Publié le mercredi 24 avril 2013
© RENAPAS
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