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Centrale de Medupi : le flux électrique ne passe pas

Medupi, la plus grande centrale au charbon au monde qui devait permettre à l’Afrique du Sud de résoudre une grande partie de ses problèmes d’approvisionnement énergétique doit faire face à une avalanche de retards et de problèmes techniques.

La centrale de Medupi d’une puissance de 4800MW, la plus grande centrale au monde de charbon à refroidissement sec doit son nom à un mot tswana qui signifie « couler » ou « déborder », une métaphore pour le flux d’énergie électrique que ses six turbines doivent fournir au pays pour assurer ses besoins et sa croissance économique.

Hélas, la réalisation de ce gigantesque projet connait déboires sur déboires au point que le Ministre des travaux publics est intervenu car le gouvernement ne craint rien tant qu’une répétition des coupures et délestages forcés de 2008 qui avaient sérieusement affecté la vie des habitants et l’économie du pays. C’est pourquoi le démarrage de la première turbine à la fin de cette année est d’une extrême importance pour le gouvernement qui affrontera des élections générales au printemps 2014.

Le gigantesque projet nécessite pas moins d’une trentaine d’entreprises dont les travaux doivent être programmés et coordonnés sous peine de voir une avalanche de retards déferlée sur le site de construction, le travail et les délais des travaux d’une entreprise ayant un impact sur la suivante.

Une série de grèves du personnel des entreprises de construction a retardé le chantier. La dernière a duré près d’un mois les ouvriers protestant contre le non paiement des heures supplémentaires effectuées les samedi et dimanches et la dénonciation des accords passés, le tout sur fond de rivalités entre syndicats. (voir notre article : La construction de Medupi paralysée par la grève ).

La direction d’Eskom vient de découvrir une série de malfaçons dans les travaux de soudure sur les turbines. Ceux–ci ont été confiés pour un contrat de 21 milliards de rands à une filiale sud-africain de Hitachi, Hitachi Power SA. Il y aurait 9000 soudures défaillantes et elles seraient donc à refaire. Le seront-elles pour décembre 2013 ? nul ne peut répondre. Et à qui revient la responsabilité de ce travail défectueux ? Pour le moment personne ne le sait et une enquête devrait désigner le coupable.

Plus grave encore Alstom, l’entreprise française, le spécialiste mondialement reconnu de la construction des turbines de centrales, n’a pas réussi à fournir un système électronique sophistiqué de contrôle et pour le moment nul ne sait comment résoudre le problème. Ce système devrait être déjà en place si on veut que la première turbine fonctionne à la fin de l’année. Ce système de contrôle est indispensable puisque c’est lui qui garantit la sécurité du fonctionnement de la turbine.

Confrontés à cette série d’incidents, la direction d’Eskom a pris la décision de pénaliser Alstom de 10% sur le prix du contrat déjà passé, une mesure à l’échelle de la gravité de la situation. Le ministre des travaux publics, Malusi Gigaba a pris le coup de sang et est intervenu directement dans cet imbroglio et a eu des entretiens directs avec les directeurs des deux entreprises fautives en décembre et en février dernier à l’issue desquelles promesse a été faite de tout faire pour respecter la date fatidique de la fin de l’année 2013 pour la mise en service de de la première turbine. Eskom est un peu sceptique et comme l’a dit son directeur général « attendons de voir le gâteau, pour savoir qu’il existe ».

Le ministre Gigaba a soulevé une question d’importance : pourquoi des entreprises aussi connues qu’Alstom et Hitachi qui construisent des centrales partout dans le monde ne sont pas capables de faire pareil en Afrique du Sud ? Pour lui , ces entreprises n’ont pas vraiment su apprécier la situation du pays et « elles devraient se débarrasser de cette notion que nous sommes un pays en voie de développement et qu’elles peuvent faire comme bon leur semble et ne pas respecter leurs engagements de délai de livraison pour lesquelles elle se sont engagées ».

Plus d'informations : cosatu Media Monitor

Publié le mercredi 20 mars 2013


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