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Le Plan national de développement au cœur de la politique de l’Anc

Le Président Jacob Zuma a fait à nouveau, en qualité de Président de l’Anc, le traditionnel discours pour marquer l’anniversaire de la création du mouvement, le 8 janvier 1912. Fort de la confiance qui lui a été accordée à la dernière conférence nationale de l’Anc, il a fait de la transformation économique du pays la clé de voute de la politique à venir.

Après avoir mis en avant les défis à relever à savoir la pauvreté, les inégalités, le chômage qui ravagent la société sud-africaine, l’Anc par la voix de son président propose de mettre en œuvre la politique définie dans le Plan national de développement.

Pour rééquilibrer l’économie sud-africaine dominée par le capitalisme monopoliste blanc qui est un obstacle majeur à la transformation économique du pays, l’option d’une économie mixte où l’état a un « rôle actif et interventionniste » est la plus adaptée au pays. La promotion économique des sud-africains noirs, comme celle des femmes doit être renforcée.

Le Plan de développement national offre la possibilité de réduire la pauvreté, le chômage et les inégalités par une politique hardie de développement des infrastructures : barrages, routes, centrales électriques, écoles et hôpitaux dans les 23 zones régionales identifiées comme les plus pauvres du pays devraient améliorer la vie quotidienne d’environ 19 millions de personnes. Le gouvernement s’engage à fournir l’eau potable à 1,4 millions de foyers qui en sont toujours dépourvus, à rénover plus de 2000 écoles et 886 dispensaires.

Pour les mines, colonne vertébrale de l’économie sud-africaine, l’Anc veut que l’état intervienne davantage dans le secteur minier. Le mot nationalisation n’a pas été prononcé puisque la conférence de Mangaung a écarté cette option, mais « l’état doit retenir une part équitable des bénéfices des ressources minières par un système de taxes et réinvestir cet argent dans la croissance et le développement…L’extraction des minerais ne doit pas se faire au détriment des travailleurs, des communautés locales et de l’environnement. L’industrie minière doit créer des emplois décents et garantir la sécurité des travailleurs ».

2013 marquera le centenaire des Lois sur la terre qui ont privé le peuple noir sud-africain de ses terres. Cette tragédie est résumée dans la citation de Sol Plaatje, le premier secrétaire de l’Anc. « En se réveillant au matin du 20 juin 1913, l’indigène sud-africain s’est retrouvé, non pas esclave, mais paria sur dans son pays natal ».

La question de la terre est un enjeu fondamental pour la transformation de la société, mais le Président Zuma admet que cette question a pris beaucoup de retard et que l’engagement de transférer 30 % des 82 millions d’hectares de terres agricoles détenues par les fermiers blancs en 2014 ne sera pas tenu étant donné la lenteur du processus.

Le principe de « la bonne volonté du vendeur et de l’acheteur » a montré ses limites et sera remplacé par l’expropriation selon le principe « du juste et de l’équitable ». Le gouvernement s’engage à revoir les demandes de restitutions des terres aux descendants des populations Khoi et San qui ont perdu leurs terres bien avant les lois de 1913.

En rappelant les deux secteurs essentiels de l’économie sud-africaine les mines et la terre, le Président a touché à deux points névralgiques de l’actualité après les grèves dans les mines et le massacre de Marikana et les grèves des ouvriers agricoles dans la région du Cap.

Avec l’annonce de licenciements dans les mines et les difficiles relations entre patrons et ouvriers dans le monde agricole, le discours du 8 janvier va rapidement se trouver confronté à la dureté de la réalité économique du pays et les décisions qu’il va devoir prendre seront examinés au prisme des engagements pris à la conférence de Mangaung et dans les discours officiels.

Publié le mercredi 16 janvier 2013


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