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Conférence de l’ANC : le mal est connu, mais pas le remède

Le discours d’ouverture prononcé par le Président Zuma à la conférence de l’Anc qui se déroulait du 26 au 29 juin 2012 a donné le ton : une longue liste de problèmes toujours à résoudre. Le débat a-t-il donné des pistes pour trouver les moyens de remédier à la pauvreté, au chômage et aux inégalités qui minent la société sud-africaine ?

L’heure n’est plus à dresser la liste des acquis du gouvernement démocratique dirigé par l’Anc, mais bien au constat amer que 18 ans après, « le triple défi de la pauvreté, des inégalités et du chômage, touchant la population noire en général et les femmes et les femmes en particulier » reste toujours à relever. L’appel du Président Zuma dans son discours d’ouverture « à un changement spectaculaire, autrement dit un saut de géant pour la transformation économique et sociale, afin d’être capable de relever une fois pour toute ce triple défi » à reçu des réponses contradictoires de la part des délégués.

Les participants ont massivement rejeté la proposition de subvention à l’employeur pour l’embauche d’un jeune, suivant en cela la position du Cosatu qui avait vivement critiqué ce projet comme une aide au patronat plutôt qu’à l’emploi . A la place, la conférence propose une indemnité au jeune qui cherche un emploi. Certes cette indemnité devrait permettre à un jeune de survivre, de pouvoir acheter les journaux pour consulter les offres d’emplois, se déplacer pour répondre à un entretien, mais cela ne garantit ni son embauche, ni sa formation. Le Cosatu ne s’oppose pas frontalement au projet, mais a émis de sérieuses réserves.

L’inefficacité de l’administration de répondre aux besoins de la population a encore une fois était soulignée. Mathews Phosa, le trésorier de l’Anc a précisé que la faillite des autorités à fournir à la population les services de base : logement, transports, services d’éducation et de santé qu’elle attend était le vrai défi pour l’ANC, mais une fois cet échec admis, quels sont les moyens des gouvernements locaux et nationaux de fonctionner correctement et de gérer les finances publiques ? La corruption à tous les niveaux ruine tous les espoirs d’une gestion saine, mais qui aura le courage d’y mettre fin ?

La question des nationalisations n’a pas débouché sur des propositions claires et cette situation n’est guère favorable à une relance de l’économie. L’industrie minière qui est en crise, qui a besoin d’investissements massifs pour se moderniser attendait une position plus claire que l’idée vague d’une participation de l’état plus importante.

De même la question de la terre n’est toujours pas résolue et rien de bien clair n’est prévu pour remplacer le principe du consentement mutuel de l’acheteur et du vendeur qui a montré ses limites. Ni les partisans des nationalisations et de la redistribution des terres, ni ceux qui s’y opposent n’ont réussi à faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

La grande idée d’une “seconde transition “ a été mise à mal par de nombreux participants et finalement l’utilisation du terme “seconde phase” n’a pas plus de consistence. Tout le monde s’accorde à dire qu’il est grand temps de passer à la transformation économique du pays et tout le monde rappelle les grands principes de la Charte de la Liberté, mais personne n’a émis de propositions concrètes pour leur donner corps.

Les commentateurs n’ont pas manqué de souligner que cette conférence n’était rien d’autre qu’une répétition avant l’affrontement qui aura lieu à la fin de l’année pour l’élection d’une nouvelle direction. En attendant personne ne sait vraiment dans quel sens le parti au pouvoir veut aller, laissant ainsi libre cours à toutes les spéculations sur la guerre de succession pour la direction de l’Anc et du pays.

Plus d'informations : cosatu Media Monitor

Publié le lundi 2 juillet 2012


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