En accordant un prêt de deux milliards de dollars au FMI , l’Afrique du Sud veut jouer dans la cour des grands, mais en a-t-elle vraiment les moyens ? Danny Bradlow, professeur de droit à l’université de Pretoria résume bien la situation : “Parfois il faut payer pour jouer. La question est de savoir si nous pouvons jouer, maintenant que nous avons payé ».
Le Cosatu condamne fermement « ce don » parce que cet argent aurait pu être utilisé pour les infrastructures du pays. « L’ Afrique du Sud a une économie en détresse, avec des taux massifs de chômage, de pauvreté et d’inégalité, bien au dessus de n’importe quel autre pays du G20 et elle aurait donc du être bénéficiaire plutôt que contributeur à ce fonds ».
Le Cosatu met aussi en cause la décision unilatérale du gouvernement, sans aucun mandat, résolution ou même consultation de ses partenaires et aimerait savoir comment cette décision cadre avec le discours habituel du Ministre des finances qui se plaint du manque d’argent pour augmenter les fonctionnaires ou payer les dettes de l’Agence routière Sanral après le scandale du péage urbain.
Et de poser la question « comment les habitants des bidonvilles sans eau courante, égouts, électricité ou route goudronnée vont comprendre que cet argent qui aurait pu servir à construire près de 30 000 logements sociaux soit donné à un fonds fait pour protéger le monde des affaires ? »
Le gouvernement se défend d’avoir fait un « don », mais souligne qu’il s’agit d’un prêt avec des intérêts et des garanties solides. Si le FMI utilise ce capital il devra le rembourser avec des intérêts, « C’est comme si nous avions fait un prêt à une banque solide, ce n’est pas un prêt à risque » a assuré Mac Maharaj, Ministre auprès de la présidence.
Le Président Zuma a justifié ce prêt par la situation mondiale de crise et le risque de voir la récession frapper aussi l’Afrique du Sud. Ce prêt au FMIi serait une sorte de garde fou pour éviter le pire.
Le monde des affaires a salué ce geste comme un point positif pour maintenir la croissance et l’Afrique du Sud par ce geste lance un message fort sur l’interdépendance de l’économie mondiale et le besoin d’une étroite collaboration entre tous les pays.
Cet argument ne convainc pas le Cosatu qui maintient que depuis 1993 on prend pour acquis que l’économie sud-africaine est celle d’un pays développé ce qui n’est absolument pas le cas. Cet argent affirme le porte parole du Cosatu doit « servir à améliorer le sort des Sud-Africains les plus pauvres et être investi dans la restructuration de l’économie ».
Plus d'informations : cosatu Media Monitor
Publié le mercredi 20 juin 2012
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