L’opposition au péage urbain prend une dimension nouvelle avec la demande de l’ouverture d’une enquête sur ce qui pourrait bien être un scandale financier mettant en cause des vendeurs d’armes. Le juge Prinsloo en refusant à Sanral le droit d’encaisser les paiements au 30 avril et en critiquant l ‘Agence pour l’opacité de ses contrats a avivé la suspicion qui pèse sur toute l’affaire.
Le protecteur public, Madame Madonsela vient d’être saisie d’une demande du parti d’opposition DA d’ouvrir une enquête sur tous les contrats liés à la collecte du péage dans la province du Gauteng. Toute l’affaire est d’une extrême obscurité et le public doit savoir à qui profite ces contrats et pourquoi le mirifique contrat de la collecte a été accordé à des compagnies étrangères.
Il semblerait que des liens existent entre les compagnies qui ont obtenu les contrats pour le péage autoroutier et des compagnies de ventes d’armes impliquées dans le scandale des ventes d’armes à l’Afrique du Sud en 1999. En 2001 Bae le fabriquant d’armes britannique a été reconnu coupable d’avoir versé 110 millions de livres sterling en pot-de vin pour obtenir l’achat par l’Afrique du Sud d’avions de chasse pour la somme de 1,6 milliards de livres. Saab, la compagnie partenaire suédoise, avait finalement vendu 28 avions de chasse Gripen à l’Afrique du Sud.
Le groupe suédois Saab , partenaire de Bae avait reconnu les faits et cette même compagnie Saab a aussi des liens avec le groupe autrichien Kapsch qui est le principal actionnaire de Electronic Toll Collection qui a remporté l’appel d’offres de Sanral pour le péage autoroutier. Cette compagnie est elle-même associée à une autre entreprise sud-africaine Traffic Mangement Technologies et c’est ce consortium qui devait installer les portiques du péage et améliorer l’autoroute.
A la suite de plusieurs ventes d’actions par TMT, aujourd’hui la compagnie Kapsch détient 57%des actions de la compagnie sud-africaine. Toutes ces transactions ont abouti à ce que la compagnie ETC, partenaire de TMT, soit aux mains de la compagnie suédoise KapschTafficCom et de la maison mère autrichienne Kapsch qui a aussi pour partenaire la société Kobitech propriété de Schabir Shaik impliqué dans la vente d’armes et qui est en prison pour corruption.
Tous ces faits troublants ont amené les opposants au péage a demandé une enquête pour démêler l’écheveau de cette suite de ventes et d’achats et savoir qui finalement à profiter de ces transactions douteuses. Saab a démenti avoir un rôle dans le programme du péage et de l’amélioration des autoroutes en Afrique du Sud. Le Pdg de Sanral, Nazir Alli, a déclaré qu’il accueillait avec satisfaction l’ouverture d’une enquête « Nous à Sanral n’avons rien à craindre ». Une enquête semble plus que nécessaire pour savoir où se trouve la vérité.
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Publié le vendredi 4 mai 2012
© RENAPAS
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