Depuis des mois, les mineurs employés par la compagnie Aurora n’ont pas touché leurs salaires, les mines désaffectées sont des tombeaux pour les mineurs illégaux et les accidents mortels se multiplient ces dernières semaines. Une réalité bien loin du mirage de l’or.
Les problèmes ont commencé en 2009 quand Aurora est devenu propriétaire de la mine de Pamudzi et n’a respecté aucun de ses engagements envers le personnel, en commençant par oublier de payer les salaires. Les propriétaires de Aurora sont respectivement un neveu du Président Jacob Zuma et un petit-fils de Nelson Mandela.
En dépit de plusieurs plaintes déposées par les syndicats contre la direction d’Aurora et en attendant une décision de justice qui devrait condamner la direction, les mineurs et leurs familles meurent de faim. Ils ne peuvent plus acheter de quoi nourrir leurs familles, envoyer les enfants à l’école, acheter les médicaments dont ils ont besoin.
Solly Phethoe, le responsable du Num local , parle d’un « désastre international » car les mineurs viennent du Mozambique, du Lesotho, du Botswana, du Swaziland comme de l’Afrique du Sud. Au moins cinq mineurs depuis que la mine ne fonctionne plus se seraient suicidés.
Pour aider les mineurs et leurs familles à survivre, une organisation caritative va distribuer des colis de nourriture, des vêtements et des médicaments. Mais on sait aussi que Aurora Empowerment Systems a fait des profits et a mis cet argent de côté en prétendant qu’elle n’a plus un sou. Une situation que dénonce les syndicats qui ont porté plainte.
En laissant la mine à l’abandon, le matériel est volé, des câbles électriques d’une valeur de 2 millions de rands ont disparu, les infrastructures sont vandalisées alors que le Num assure que bien dirigée cette mine est rentable et pourrait offrir des emplois.
La situation de ces mines à l’abandon a pris un tour dramatique ces derniers jours quand une vingtaine de mineurs illégaux, qui essaient au péril de leur vie de trouver quelques grammes d’or pour gagner de quoi vivre, ont été ensevelis dans la mine de Grootvlei, par des chutes de pierre. Leurs corps ne peuvent pas être remontés à la surface car l’état de la mine est trop mauvais et met la vie des secouristes en danger. La mine de Grootvlei en liquidation judiciaire est propriété de la compagnie Aurora
Pour empêcher d’autres drames de ce genre, on envisage de sceller le tunnel qui donne accès à la mine. Il faudra alors si cette décision est prise avertir les illégaux qui sont encore dans la mine et leur laisser le temps de sortir et faire aussi l’annonce aux alentours de la mine car cette pratique est devenu le seul moyen de survie pour de nombreux mineurs qui ne touchent plus de salaires.
L’insécurité ne touche pas que les mines désaffectées ou à l’arrêt mais aussi celles en activité. Deux mineurs ont été emportés par une coulée de boue dans les mines d’or de Kusasalethu appartenant à Harmony Gold et en quelques jours ce sont six mineurs qui ont trouvé la mort dans les mines d’or et de platine du pays. . Les mines d’or et de platine sud-africaines sont parmi les plus profondes et les plus dangereuses au monde et le ministère a multiplié les inspections et interdit l’exploitation des mines selon la section 54s du code minier. Ces arrêts pour infraction aux normes de sécurité font perdre beaucoup d’argent aux compagnies, environ 5% de la production globale de platine, mais le gouvernement veut diminuer les risques mortels dans les mines. Déjà 22 mineurs sont morts depuis le début de l’année, dont sept dans les mines de platine.
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Publié le mercredi 14 mars 2012
© RENAPAS
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