La candidature de l’Afrique du Sud pour la présidence de l’Union africaine n’a pas réussie à convaincre les pays africains. Le président sortant Jean Ping continuera à assurer la direction de l’organisation pendant six mois jusqu’à une nouvelle réunion. Ce désaveu de la diplomatie sud-africaine est révélateur du manque d’unité des pays africains.
A l’issue des trois tours de scrutin, ni Nkosazana Dlamini-Zuma, la candidate pour l’Afrique du Sud, ni Jean Ping , le président sortant n’ont réussi à recueillir les 35 voix nécessaires pour être élu à la tête de l’organisation. « Ce vote montre à la fois que la démocratie est bien vivante sur le continent, mais qu’il y a désaccord et que l’Afrique n’est pas prête à donner la direction de l’institution à l’Afrique du Sud » a commenté un analyste.
Les votes se sont répartis selon les lignes de fracture linguistique et régionale. Les pays anglophones de la SADC, la Communauté de développement de l’Afrique australe, ont soutenu la candidature sud-africaine, les pays francophones à l’ouest et au centre du continent celle du Gabonais Jean Ping. Ce qui montre, selon plusieurs analystes que l’Afrique n’est pas encore débarrassée des vieux reflexes coloniaux et surtout qu’elle n’a pas vraiment une idée claire de ce que devrait être la notion de pan –africanisme.
Les qualités reconnues d’efficacité et de compétence de Nkosazana Dlamini-Zuma n’ont pas été mises en cause mais plutôt la crainte de voir l’Afrique du Sud prendre trop d’importance dans la politique africaine. Déjà un géant économique sur le continent, les autres pays ont certainement peur de voir l’Afrique du Sud assurer une domination totale.
La politique étrangère de l’Afrique du Sud a aussi été une raison du manque de confiance des autres pays. Ces derniers temps, le gouvernement du Président Zuma a étonné et irrité les pays africains pour des prises de position et le soutien apporté à des causes perdues. Cet échec va obliger l’Afrique du Sud à revoir ses relations avec les pays du continent.
On ne sait pas encore si les deux candidats du sommet en Ethiopie pourront se représenter au prochain sommet qui se tiendra au Malawi dans six mois, mais il est clair que l’Union africaine a besoin de renforcer ses capacités d’organisation et son unité.
Publié le mardi 31 janvier 2012
© RENAPAS
© RENAPAS
Pour nous contacter
Conception du site : AB
Site réalisé sous SPIP