Depuis 1994 l’Afrique du Sud compte neuf provinces dont la gestion revient à un gouvernement provincial. Ces régions sont très disparates, il y a peu de ressemblance entre les provinces riches du Gauteng et du Cap occidental et les provinces pauvres du Cap oriental ou du Limpopo. Mais la corruption, le manque de compétence des fonctionnaires, les décisions mal adaptées à la réalité ont amené plusieurs provinces au bord de la faillite. La question est posée de savoir si ce système est viable.
Les provinces du Gauteng, de l’Etat libre, du Cap oriental et du Limpopo ont fait les grands titres des journaux ces derniers temps parce que la gabegie dans leur administration a atteint des sommets. Trente milliards de rands disparaissent chaque année des caisses de l’état à cause de la corruption. Ce qui conduit le Cosatu à décrire cette situation comme « le pillage des richesses de la nation ».
Rien ne va plus dans le département de la santé de la province du Gauteng ; dans l’Etat libre, c’est la gestion du département de la police, des routes et des transports où les copains des copains font la loi et raflent les offres publiques, dans la province du Cap orientale la gestion du département de l’éducation est si calamiteuse que la province arrive bonne dernière dans les performances de ses élèves au examens et on atteint l ‘apothéose dans la province du Limpopo qui affiche un trou de 2 milliards de rands dans ses caisses.
C’est dans cette région que le gouvernement central a envoyé des fonctionnaires pour tenter de savoir dans les poches de qui et comment l’argent des contribuables a été si généreusement distribué et remettre un peu d’ordre. La situation est si tendue dans la province que les 30 membres de cette équipe d’intervention sont obligés d’être protégés par des policiers lourdement armés pour le plus petit déplacement.
La province du Limpopo est le fief de Julius Malema, l’enfant terrible de l’Anc, ce qui donne aux malversations et à la mauvaise gestion des finances provinciales une tournure politique très particulière. Au sein de l’Anc il y a ceux qui soutiennent Malema et ceux qui veulent le mettre hors du champ politique avant la conférence nationale de décembre 2012 qui désignera la nouvelle équipe dirigeante de l’Anc.
La section 100 de la Constitution permet au gouvernement central d’intervenir, en particulier aux fonctionnaires du ministère des Finances et du Trésor d’intervenir et de remplacer les fonctionnaires locaux déficients ou indélicats. C’est ce qui se passe par exemple dans la province du Limpopo. Mais l’accusation d’ingérence politique est vite invoquée pour rendre la mission difficile voire dangereuse.
La mauvaise administration des autorités locales, municipales et provinciales, amènent bon nombre de dirigeants, d’experts et analystes à se demander si ce système est viable et s’il ne faudrait pas supprimer les provinces et revenir à une gestion centralisée plus contrôlée. Mais d’autres avancent l’argument qu’il ne faut pas supprimer les provinces mais faire en sorte qu’elles fonctionnent bien. Le contribuable veut savoir où va son argent et savoir pourquoi les services auxquels il a droit ne sont pas assurés.
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Publié le vendredi 27 janvier 2012
© RENAPAS
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