Education et emploi sont les deux volets d’un problème qui doit trouver des réponses rapides et adaptées à la situation explosive de la jeunesse sud-africaine. Le système éducatif actuel ne répond ni aux demandes des jeunes, ni aux besoins de l’économie. Des réformes sont indispensables pour éviter qu’un tiers au moins des jeunes qui ont fini leurs études secondaires ne se retrouve sans diplômes et sans travail.
Sur les 600 000 candidats au « matric », plus de 70% ont réussi l’examen. C’est un chiffre qui pourrait être satisfaisant, mais être reçu ne veut pas dire qu’une voie royale est ouverte pour ces jeunes. Plus d’un quart ont en poche un diplôme sans réelle valeur sur le marché du travail et qui ne leur permet pas d’accéder à l’université ou tout autre forme d’enseignement post-secondaire.
Si près 262351 lauréats peuvent prétendre à poursuivre des études universitaires, les universités offrent seulement 180 000 places pour les étudiants de première année et sur ceux qui trouveront une place en réalité leur faible niveau ne leur permettra pas d’aller bien loin. En fait selon la directrice générale des études supérieures à peine la moitié des étudiants inscrits sont capables de suivre des études supérieures.
Les instituts technologiques (FET colleges) offrent des possibilités mais le niveau d’études a été réévalué récemment et rend leur accès plus difficile à des étudiants qui ont fait des études secondaires médiocres. En 2010, 55285 étudiants étaient inscrits dans ces FET. Le Ministre de l’enseignement supérieur veut qu’en 2015 un million d’étudiants rejoignent les FET. Mais il faut non seulement améliorer le niveau des élèves mais aussi celui de l’encadrement qui est plus que médiocre. Et si par miracle, on atteint le chiffre d’un million d’étudiants, cela ne résout pas le problème majeur qui est celui de l’emploi.
En Afrique du Sud, pour le porte-parole du Cosatu « il y a une étrange anomalie, nous avons des millions de chômeurs et pourtant nous avons des emplois vacants faute de personnel qualifié et compétent. Il faut trouver des moyens pour que ceux qui ne font pas d’études académiques soient capables de travailler dans des secteurs où ils seront utiles et pourront faire une belle carrière ».
Rectifier cette anomalie est l’un des objectifs du Livre blanc sur l’enseignement et la formation que le Ministre Blade Nzimande vient de présenter : un système éducatif qui répondent à la fois aux besoins de la société et de l’économie sud-africaines.
Le document part du constat que trois millions de jeunes de 18 à 25 ans sont sans emploi, ni formation initiale ou professionnelle. L’objectif est de doubler le nombre d’étudiants universitaires en 2030 et d’atteindre le chiffre de 4 millions d’inscrits dans les FET. Il s’agit de donner toute leur place aux FET qui ont vocation à former du personnel qualifié et compétent.
Le premier obstacle à franchir est de redorer le blason des FET bien terni par leur incompétence. Il y a à cette rentrée plus de 50 000 places vacantes dans ces établissements alors que les universités refusent des étudiants. La conviction que sans études universitaires, il n’y pas d’avenir est si fort dans l’imaginaire collectif que l’on est prêt à se faire écraser dans la foule qui attend aux portes des universités plutôt que de franchir les portes largement ouvertes des FET. .
Plus d'informations : cosatu Media Monitor
Publié le mardi 17 janvier 2012
© RENAPAS
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