En cinq ans, de 1998 à 2002, le tourisme a rapporté 72 milliards de rands et crée un grand nombre d’emplois. Un accord entre la Banque de développement pour l’Afrique australe et le conseil du tourisme sud-africain devrait permettre de développer ce secteur-clé de l’économie sud-africaine.
En avril 2004, Cheryl Carolus, responsable du tourisme sud-africain a accordé un entretien au magazine GLOBAL. En voici des extraits :
Cheryl Carolus a fait ses études à l’Université de Western Cape où elle a joué un grand rôle dans les organisations étudiantes. Elle a commencé une carrière de professeur dans l’enseignement secondaire tout en gardant ses activités politiques.
En 1983 elle est devenue secrétaire du Front démocratique uni pour la région du Cap et coordinatrice nationale en 1985. En 1990, elle a été élue membre du conseil national exécutif de l’ANC puis secrétaire général en 1997. De 1990 à 1994, elle a été l’une des deux femmes de l’équipe de Nelson Mandela pour les négociations avant les premières élections démocratiques. En 1998 elle a été nommée ambassadeur en Grande-Bretagne. Elle a été nommée à la direction du tourisme en 2001.
Avec votre expérience d’ambassadeur au Royaume-Uni, comment voyez-vous la perception de l’Afrique du Sud en Europe ?
Quand je suis arrivée à Londres, j’ai été très déconcertée par l’étendue de l’ignorance concernant notre pays et notre culture. Mais cela commence à changer. Il y a de plus en plus de touristes qui vont en Afrique du Sud. Je crois que c’est parce que les gens commencent à comprendre que nous sommes vraiment une démocratie africaine moderne et avancée, une destination sûre et un très beau pays avec une grande diversité de cultures.
Dans quelles mesures la criminalité est-elle un défi pour le tourisme ?
Il y a toujours un sentiment de malaise par rapport à la criminalité. L’Afrique du Sud prend cette question très au sérieux, nous voulons une société sûre pour nous-mêmes et les autres. Le gouvernement a pris toute une série de mesures pour améliorer la sécurité. Les autorités locales, provinciales et nationales ont mis en commun leurs ressources pour améliorer la sécurité dans les grandes villes. À Johannesburg il y a des cameras et la ville a une police municipale.
Au Mpumalanga, où se situent le parc Kruger et d’autres lieux touristiques, en collaboration avec les autorités locales, la région a mis en place un système de contrôle des touristes. Les gens comprennent la valeur du tourisme et souhaitent que leur région offre un environnement sûr et accueillant, c’est pourquoi ils relaient les efforts faits par les autorités. Cela se passe aussi à Durban. Il faut aussi garder un sens des proportions Si l’on admet que nous avons eu plus de 6 millions de visiteurs l’an dernier, le nombre de personnes victimes de la criminalité n’est pas pire que pour les autres grandes destinations touristiques...
Que représente le tourisme pour l’économie sud-africaine ?
Notre passé nous a donné un ensemble de relations sociales beaucoup plus complexe que dans d’autres sociétés. Depuis 1994, nous avons donné des preuves que notre pays est une démocratie robuste, dont les fondements sont ancrés dans nos institutions. Grâce à ces institutions, nous avons réussi à faire face et à trouver des solutions à des relations complexes.
Cependant notre pays souffre de la pauvreté et des inégalités. C’est pourquoi notre gouvernement insiste sur la création d’emplois durables, ce qui est la meilleure façon de sortir les gens de la pauvreté.
D’autre part, il faut que les gens soient partie prenante de l’économie et de la vie sociale. Aux récents Sommet pour l’Emploi et au Sommet pour la Croissance et le Développement, le tourisme a été nommé comme un des cinq secteurs économiques pouvant créer des emplois. Nous sommes convaincus que le tourisme est beaucoup plus important ici, en Afrique du Sud, que dans d’autres pays et qu’il peut nous aider à répondre à nos besoins sociaux.
Certains de ces défis sont plus difficiles aujourd’hui parce que nous avons la chance de construire une société différente. Je veux jouer un rôle dans la transformation en cours de mon pays et le tourisme est une façon tout à fait passionnante de le faire. Le tourisme offre de multiples façons d’agir, de dépasser l’héritage de l’apartheid. De grandes compétences dans le secteur du tourisme peuvent mettre ce secteur au niveau mondial. Mais si vous avez seulement des compétences de base, vous pouvez aussi faire votre chemin dans le tourisme, de même avec des moyens financiers limités. Vous pouvez devenir guide, par exemple.
Aujourd’hui le tourisme fournit 71 milliards de rands dans notre économie et procure 3% des emplois formels. Mais beaucoup d’emplois dans ce secteur sont des emplois informels qui n¹entrent pas dans les statistiques.
Quels sont les traits distinctifs de la culture sud-africaine qui méritent d’être vantées à l¹étranger ?
Pour nous, la culture fait partie intégrante du tourisme. Les gens voyagent pour voir des cultures différentes Quand ces expériences sont positives cela les encourage à favoriser la diversité culturelle.
L’Afrique du Sud est pour cela un bon exemple et montre au monde comment la diversité culturelle est une force et un avantage... Une des raisons pour venir en Afrique du Sud, est qu’ici les touristes feront l’expérience de la diversité comme un produit de qualité. Ailleurs, malheureusement, la diversité culturelle est devenue une chose indigne pour les communautés quand elle instrumentalisée. Nous avons onze langues et beaucoup plus de groupes culturels. Les touristes sont invités à s’immerger dans cette diversité qui est devenue un atout majeur pour vendre notre tourisme. C’est une démonstration que du haut en bas, notre peuple a confiance dans ses identités diverses et qu’il en fier.
Source Global dialogue avril 2004
Publié le lundi 13 septembre 2004
© RENAPAS
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