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Nationalisation des mines sud-africaines : la confusion du débat

Le syndicat des mineurs (Num) a mis en garde sur la confusion entretenue depuis les fracassantes déclarations de Julius Malema, sur la nationalisation des mines. Une étude à la demande de l’Anc est en cours pour examiner cette question brûlante sous tous ses aspects. Mais les déclarations intempestives inquiètent les investisseurs potentiels alors que les mines sud-africaines vieillissantes ont grand besoin de financement pour rénover et innover.

Frans Baleni, secrétaire général du Num attend avec « anxiété » les résultats de l’étude demandée par l’Anc, mais avoue ne pas savoir de quel côté penche le syndicat car il faut à la fois une industrie minière florissante et une industrie qui serve au mieux les intérêts du pays, c’est à dire qui crée des emplois et qui améliore les conditions de travail des mineurs, des populations qui vivent autour des mines, Une équation bien difficile à résoudre dans le contexte actuel.

Le résultat de l’étude sera connu à la fin de l’année mais il faudra encore attendre avant qu’une décision politique soit prise. Cette attente accompagnée de rumeurs n’est guère propice aux investissements, ni à l’industrie minière sud-africaine. Alors que la demande mondiale de minerais s’accroit, que les réserves sud-africaines sont élevées, l’industrie n’a pas tiré bénéfice de ce contexte favorable. Les raisons de ce marasme sont multiples.

L’existence d’une Charte des mines n’a pas fondamentalement changé le fonctionnement des mines. La propriété des mines reste toujours « blanche » en dépit de la politique du Black Economic Empowerment et quand les mines passent aux mains de propriétaires noirs, les résultats sont au mieux décevants au pire scandaleux comme ceux de la compagnie Aurora dont les employés n’ont pas été payés pendant des mois avnt la liquidation judiciaire de la compagnie.

Faute d’investissements suffisants dans la sécurité, du manque de formation, les mines sud-africaines sont le théâtre de trop nombreux accidents mortels. Les mineurs inquiets pour leur sécurité multiplient les grèves, légales ou illégales et pour obtenir des augmentations de salaires nécessaires pour permettre aux mineurs et leurs famille de vivre correctement, les négociations avec le patronat n’aboutissent qu’après de longues et couteuses grèves.

Le Plan national de développement, piloté par Trevor Manuel veut faire de l’industrie minière un gisement d’emplois, mais la stagnation dans l’industrie minière et l’agitation sociale nuisent aux embauches. Certains n’hésitent pas à mettre en cause « la rigidité » du code du travail et souhaitent son « assouplissement ».

L’exemple de la production de platine reflète bien les contradictions à résoudre. L’ Afrique du Sud produit 80% du platine utilisé dans l’industrie, en particulier dans l’industrie automobile, pourtant cette année le Canada, les Usa et le Zimbabwe ont contribué aux 6% d’augmentation de la production, pas l’Afrique du Sud. Lonmin, la troisième compagnie mondiale prévoit la vente de 750 000 onces de platine pour l’an prochain alors que sa capacité de production est de 800 000 onces.

Le débat sur les nationalisations va continuer, même après avoir perdu son plus bruyant défenseur, le Président de la Ligue de la jeunesse suspendu pour cinq ans par la commission disciplinaire de l’Anc. Les plus pessimistes pensent que « rien » ne sera nationalisé en Afrique du Sud, mais nationalisation ou pas le pays devra trouver des réponses pour résoudre les questions explosives du chômage et de la pauvreté.

Plus d'informations : cosatu Media Monitor

Publié le mercredi 16 novembre 2011


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