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Au delà de la Journée des Femmes sud-africaines

La Journée des femmes, le 9 aout, devenue une journée nationale qui rappelle la marche des femmes sur Pretoria le 9 août 1956 pour protester contre le port du”pass” imposé aux femmes, est devenu aussi le moment de faire un bilan sur les avancées des droits des femmes sud-africaines

Les femmes sud-africaines ont dès l’époque coloniale et sous le régime d’apartheid joué un grand rôle dans la lutte de libération en faisant des droits des femmes un élément clé de l’émancipation du peuple opprimé. Triplement opprimées en tant que femme, noire et travailleuse, les femmes noires et aussi blanches, métisses et indiennes font partie à part entière de la longue liste des héros de la lutte de libération.

Il est donc normal que la situation des femmes et le respect de leurs droits soient au coeur de la politique de développement du pays. Les textes et la législation ne font pas défaut, de la Constitution qui affirme que l’Afrique du Sud est une démocratie non-sexiste aux divers mécanismes mis en place pour promouvoir l’égalité des genres et le respect des droits des femmes, mais reste à vérifier comment fonctionnent ces mécanismes et évaluer leurs résultats.

Il n’est que trop évident que 17 ans de démocratie ne permettent pas de rattraper le retard accumulé par des siècles d’oppression, ni de changer radicalement les mentalités. Les femmes continuent à porter le poids des inégalités créées par une société patriarcale fracturée pas les divisions raciales et économiques.

Selon le dernier rapport de la Commission sur l’emploi, les femmes comptent pour 51,3% de la population totale, mais seulement pour 44,8% de la population active et elle ne sont que 19% a occuper des postes de direction. Les 20 Pdg des principales entreprises cotées en Bourse sont tous des hommes blancs.Les salaires des femmes sont égaux à 77% de ceux des hommes et les femmes blanches gagnent huit fois plus que leurs collègues noires. Quand une femme blanche gagne 9600 rands par mois, sa collègue noire gagne 1200 rands.

Les femmes noires sont victimes de leur manque d’éducation et de formation, pour survivre elles acceptent les emplois ingrats et mal payés comme domestiques, femmes de ménage, ouvrières saisonnières et emplois non qualifiés dans l’industrie. Au travail , les femmes sont victimes de harcèlement sexuel ; les congés maternité ne sont pas toujours accordés et une grossesse signifie souvent le licenciement. A la maison, les hommes ne font rien ou si peu que tout le travail domestique s’ajoute à la journée de travail ; pour les enfants en bas âge très peu de crèches ou garderies.

Les femmes sont trop souvent les victimes des violences. On estime qu’une femme est tuée tous les six jours par son compagnon. La loi sur les violences domestiques existe mais son application est lente. Lutter contre les violences faites aux femmes, c’est s’attaquer aux racines d’une société patriarcale et redéfinir la masculinité et les normes sociales qui acceptent ces violences comme un incident banal.

Changer les mentalités est un travail de longue haleine et si les lois peuvent aider à la prise de conscience des problèmes et ouvrir un espace de discussion, il faut aussi que les hommes deviennent les acteurs du changement pour la promotion de l’égalité des genres. L’Anc veut proposer une loi pour l’égalité des genres qui devrait couvrir tous les aspects de l’égalité entre hommes et femmes et libérer la société de toutes les formes d’oppression. .

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Plus d'informations : cosatu Media Monitor

Publié le dimanche 14 août 2011


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