Le Président Zuma vient de révéler au cours d’une allocution devant la direction du Cosatu, quelques-unes des propositions qui seront contenues dans la très attendue nouvelle législation concernant la réforme agraire. Ces propositions nouvelles partent du constat d’échec de la redistribution des terres jusqu’à présent
Selon le premier plan de redistribution des terres, 30% auraient du être redistribuées d’ici 2014. Depuis 1994 à peine 5% des terres ont été redistribuées et 80% restent aux mains d’environ 50 000 fermiers blancs. La question de la terre est donc loin d’être résolue alors que 2013 marquera le centenaire des Lois sur la terre qui avaient dépossédé la population noire de sa terre et que cette question est un volet important de la politique de réconciliation et un enjeu économique de taille.
La politique suivie jusqu’à présent reposant sur la bonne volonté du vendeur et de l’acheteur a surtout profité aux lois du marché et aux transactions douteuses dont certaines sont l’objet d’enquêtes judiciaires.
La question de la terre est un sujet sensible et la nouvelle législation, résultats de consultations de toutes les parties concernées qui ont commencé en novembre 2010, doit respecter la constitution tout en répondant aux attentes des uns et des autres. Un exercice périlleux qui explique la prudence du gouvernement.
La nouvelle législation devrait répondre à trois impératifs : la dé-racialisation de l’économie rurale ; une distribution respectant les genres, les classes et les races ; une discipline strict de l’exploitation des terres garantissant la sécurité alimentaire.
Les droits de propriétés de la terre seront clairement établies et seront de trois types. Les terres appartenant à l’État seront cédées avec bail, les autres terres seront libres de propriété mais avec un plafond de superficie et les terres appartenant à des étrangers le seront à titre précaire et pourront être reprises par l’État si elles ne sont pas exploitées correctement.
Un autre volet de la nouvelle législation concernera les droits des ouvriers agricoles en particulier les droits concernant leurs lieux d’habitation. Des familles d’ouvriers agricoles travaillent et vivent sur l’exploitation et le licenciement du chef de famille entraîne très souvent l’expulsion de toute la famille. Cette loi assurant la sécurité des familles d’ouvriers agricoles concernera aussi les agri-villages, un projet pilote du gouvernement dans deux provinces.
Après des années de dépossession de la terre pour la majorité de la population, un registre sera tenu par diverses commissions pour savoir à qui appartient la terre sud-africaine et quels sont les droits de chacun.
Ces révélations ont déjà provoqué des réactions négatives de certains groupes qui crient à la nationalisation déguisée et à la fuite des investisseurs étrangers qui ne pourraient pas agir à leur guise sur le sol sud-africain. Mais devant l’appétit des pays émergents comme la Chine ou le Brésil pour des terres cultivables, ou la politique des géants de l’agro-alimentaire, on peut comprendre que l’Afrique du Sud adopte des garde-fous pour protéger ses terres et son économie agricole.
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Publié le vendredi 1er juillet 2011
© RENAPAS
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