Dans une lettre ouverte à Patricia De Lille, nouvelle élue à la mairie du Cap, publiée dans le City Press du 5 juin, Axolile Notywala, secrétaire général de la Coalition pour la justice sociale, explique les conditions de vie indignes des habitants des bidonvilles du Cap et demande des solutions rapides pour que tous les citoyens du Cap puissent vivre décemment.
Nous donnons ici quelques extraits de cette lettre « ...Alors que beaucoup de gens acceptent comme une évidence l’accès et l’utilisation de toilettes propres, c’est encore un luxe pour le plus grand nombre des plus pauvres de notre communauté. Environ 10,5 millions de Sud-africains n’ont pas accès encore aujourd’hui à un système d’assainissement. Selon les études récentes de Water Dialogues environ 500 000 personne dans la municipalité du Cap n’ont pas accès à ces services de base...
L’état déplorable des toilettes publiques et du service des eaux dans les bidonvilles affecte gravement mon quartier. Je vois tous les jours des égouts et des toilettes déborder jusque dans les maisons, de l’eau stagnante, des enfants jouer dans l’eau des égouts qui débordent dans les allées par manque de drainage et des toilettes cassées. Cette situation a un impact direct sur la santé des gens. Il y a un taux important de maladies dues aux eaux usées. L’hygiène personnelle devient impossible dans un pareil environnement. Les diarrhées sont les causes premières de la mortalité infantile à Khayelitsha.
En plus des dangers pour la santé, le manque de toilettes publiques oblige les gens à marcher de longues distances sur lesquelles ils sont volés, agressés, violés et même assassinés. La nuit, les gens ont trop peur de quitter leurs maisons et attendent que le jour se lève pour se soulager. Dans beaucoup de banlieues du Cap plus riches, les toilettes publiques sont entretenues par des gardiens qui ont des stocks de produits hygiéniques et elles sont sécurisées par du personnel de sécurité. Dans les bidonvilles de Khayelitsha rien n’est prévu pour assurer le contrôle et l’entretien des toilettes publiques et très souvent une centaine de personnes partagent une seule et unique toilette. L’entretien est laissé au bon vouloir de « la communauté ».
La qualité des toilettes existantes pourrait grandement être améliorées par un service de contrôle et d’entretien régulier. Cela éviterait que des toilettes soient très vite hors d’usage quand il y a des fuites et des débordements. Cela serait une amélioration considérable pour des milliers de gens. C’était un des points contenus dans la pétition que nous avons fait parvenir à l’administration municipale précédente, mais qui est restée lettre morte.
Madame le Maire nous vous demandons de faire de l’accès aux services d’assainissement pour tous dans la ville du Cap une de vos priorités. C’est un service de base des plus urgents. Pour que le droit à un assainissement sans danger soit assuré à tous ne se fera pas par la seule action du gouvernement. Nous, la Coalition pour la justice sociale, sommes convaincus qu’une solution viable est possible par une large consultation entre la Ville, les experts, la société civile et la communauté.
Jusqu’à présent, la ville du Cap a omis de consulter la CJS ou toute autre organisation pour discuter de cette question. La ville refuse de voir l’ampleur du problème en affirmant que « il y a accès à des toilettes publiques à Khayelitsha » et rejette la responsabilité des problèmes sur les seuls actes de vandalisme. Nous espérons que vous rejetterez ces affirmations mensongères et viendrez vous rendre compte par vous-même combien ce service de base manque cruellement pour des milliers d’habitants du Cap.
Plus d'informations : TAC
Publié le vendredi 10 juin 2011
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