Albertina Sisulu vient de disparaître à l’âge de 92 ans et avec elle disparaît un pilier de la mémoire vivante de la lutte de libération. Tous les moments de sa vie, de femme, d’épouse, de mère sont liés à lutte de libération du peuple sud-africain.
Née en 1918 dans la région du Transkei, faute de pouvoir poursuivre des études, elle devient infirmière puis sage-femme. En 1944, elle épouse Walter Sisulu, un des jeunes dirigeants de l’Anc qui deviendra le mentor de Nelson Mandela. Le jour du mariage, elle comprend que sa vie sera désormais rythmée par les événements de la lutte contre l’oppression et l’injustice.
Elle rejoint la Ligue des femmes de l’Anc en 1954 et avec Lillian Ngoyi, Helen Joseph, Sophie De Bruyn, Amina Cachalia, elle contribuera à la formation de la Fedération des Femmes d’Afrique du Sud. Ces femmes organiseront une campagne nationale de pétitions contre le port des « pass » que le régime d’apartheid voulait imposer aux femmes et le 9 août 1956 avec 20 000 femmes réunies dans les jardins autour des bâtiments du gouvernement à Pretoria, toutes races confondues, elle déposeront ces pétitions à la porte du Premier ministre Stridjom.
En1964, son mari Walter Sisulu, est arrêté avec les autres dirigeants de l’Anc, il est condamné à la prison à vie à l’issue du procès de Rivonia. Pour Albertina commence une vie de bannissement, d’assignation à résidence, de séjours en prison, en menant tout à la fois son métier et en élevant ses cinq enfants,
Elle devient Présidente du Front Démocratique uni au début des années 1980, mouvement populaire qui regroupe toutes les forces civiles opposées au régime d’apartheid. Finalement elle sera élue député sur la liste de l’Anc en 1994.
Le Président Zuma a rendu un premier hommage à Ma Sisulu à l’annonce de sa disparition : « alors que nous pleurons sa disparition, nous la remercions du fond du cœur pour le service désintéressé qu’elle a rendu aux Sud-Africains et à toute l’humanité, pour son esprit généreux et pour nous avoir appris l’humilité, le respect pour la dignité humaine, la compassion pour les faibles, les pauvres et les humiliés ».
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Publié le vendredi 3 juin 2011
© RENAPAS
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