La campagne électorale pour les élections locales du 18 mai prend une allure nouvelle avec l’apparition de candidats indépendants, de ralliements d’un parti d’opposition à l’autre sur un fond de grogne de l’électorat traditionnel de l’Anc. Le Président Zuma a mis les pieds dans le plat de la soupe électorale pour clarifier les enjeux de ces élections.
L’élaboration des listes des candidats de l’Anc a été un processus difficile car de nombreux habitants dans les townships ou les camps de squatters ont protesté et refusé ces choix estimant que ces candidats n’avaient jamais montré beaucoup de zèle pour améliorer leur quotidien. La grogne est réelle chez ceux qui attendent toujours un logement, un accès à l’eau potable, aux services toujours promis et qui n’arrivent jamais.
Le Président a surpris tout le monde en annonçant que des candidats choisis par les instances de l’Anc pourraient être remplacés par des candidats qui ont « la préférence des communautés » après les élections. Devant les journalistes, le Président a expliqué qu’une équipe aurait la mission d’enquêter sur les irrégularités dans le choix ou l’imposition de candidats par les directions régionales et pourrait remplacer les« conseillers qui ne le méritent pas » par ceux qui ont la confiance des habitants.
Cette décision fait suite à la volonté exprimée par le Président et le gouvernement de lutter contre la corruption et l’incompétence qui sévit dans de nombreuses municipalités et qui ont conduit à de violentes protestations de la part des habitants lassés de toujours attendre des lendemains meilleurs.
Le processus ne peut se faire qu’après les élections car les listes et noms des candidats ont été enregistrés légalement auprès de la commission électorale. La méthode semble risquée et pourrait créer beaucoup de conflits puisqu’il faudra procéder à des élections partielles. On peut aussi penser que les candidats évincés ne vont pas se laisser déposséder sans rien dire d’un pouvoir acquis par un vote.
Au cours d’une tournée électorale le Président Zuma a exhorté les membres de l’Anc qui avaient choisi de se porter « candidats indépendants » de rejoindre les rangs de l’Anc et ceux qui n’étaient pas contents du choix des candidats de « voter pour les candidats de l’Anc et que la direction ferait le tri après les élections ».
Beaucoup d’analystes pensent que la méthode n’est pas sans risque pour l’Anc et « risque d’attiser le feu » de la protestation au lieu de l’éteindre. Les difficultés dans le choix des candidats pour les élections locales ont pour arrière-plan les futurs affrontements pour les postes de direction à la tête du parti.
L’Anc avait gagné les dernières élections nationales et régionales dans le Kwazulu-Natal face à l’Inkhata Freedom Party en proie à des dissensions internes. Une fraction dissidente a décidé de rejoindre les rangs de l’opposition menée par l’Alliance démocratique (DA). Ce parti d’opposition qui a le vent en poupe dans la province pourrait aussi récolter les voix d’un nouveau petit parti le National Freedom Party (NFP) lui aussi crée par des dissidents de l’IFP.
Le Cope, parti dissident de l’Anc qui n’a pas réussi son pari de rallier les mécontents de l’Anc, a vu récemment plusieurs de ses dirigeants retourner au bercail de l’Anc et est la proie de conflits internes qui nuisent à sa crédibilité. Certains de ces électeurs potentiels pourraient bien faire le choix de voter DA le 18 mai prochain.
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Publié le samedi 30 avril 2011
© RENAPAS
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