La ville du Cap est la seule grande ville où la population noire est minoritaire et les prochaines élections municipales le 18 mai 2011 vont se jouer encore une fois selon les lignes de division raciale entre les communautés.
Quand on parle politique dans la municipalité du Cap, il est bien difficile d’échapper au stéréotype qui veut que tout se joue ici sur les divisions raciales. La population blanche est largement majoritaire et, avec la population métisse, compte pour 67% de la population totale.
La région avait crée la surprise en 1994 en votant majoritairement pour le Parti national qui représentait alors le système d’apartheid alors que le pays avait choisi massivement de mettre fin à ce régime en votant pour l’Anc.
La ville est toujours divisée selon des critères raciaux et les townships noirs sont les seuls à voter majoritairement pour l’Anc, les Blancs et les Métis votent pour l’Alliance Démocratique (DA) ou le Parti des démocrates indépendants (IDP). Une enquête menée par le quotidien Sowetan révèle que seulement cinq électeurs avaient voté Alliance démocratique dans un bureau de vote du tonwship de Khayelitsha, alors que dans un bureau de vote de Mitchells Plain, quartier majoritairement métis, on avait compté 166 voix pour l’Anc et 1347 pour le DA aux dernières élections.
Que va -t-il se passer pour les élections du 18 mai prochain ? Le Sowetan est allé sur place pour interroger les futurs électeurs métis et noirs dans un quartier pauvre. Les Métis ont vivement ressenti les remarques racistes de Jimmy Manyi et pensent que l’Anc n’aiment pas les Métis et que les deux partis, DA et Anc manipulent les Métis et que par conséquent ils n’iront pas voter. Certains, toutefois voteront Anc parce qu’ils sont persuadés que le « DA a besoin de nos voix, mais après il ne se soucie pas de nous ».
Le Cope (Congress of People) en pleine déroute n’est pas en mesure de combler le vide et de répondre aux attentes d’une population qui a le sentiment d’être un pion dans les joutes électorales.
Le choix des candidats et leur personnalité pourraient faire la différence. Patricia de Lille, dirigeante du IDP est très populaire parmi les Métis et ce choix fait par le DA pourrait garantir un bon score et lui garantir le contrôle de la municipalité.
L’Anc n’a pas encore désigné son candidat, mais Tony Ehrenreich, syndicaliste bien connu pourrait être un adversaire de poids face à la candidature De Lille. Il pourrait rallier les voix des Noirs et des Métis et sa capacité à résoudre les conflits en fait une figure politique estimée.
Son intervention dans le récent conflit de la grève des taxis et le fait qu’il continue à vivre dans un quartier pauvre font de lui le champion des travailleurs et des pauvres noirs, métis et blancs.
Un atout majeur pour l’Anc si le parti le choisit pour défendre ses couleurs dans la ville la plus riche du pays qui est loin de lui être favorable.
Plus d'informations : cosatu media monitor , sowetan
Publié le jeudi 17 mars 2011
© RENAPAS
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