La réforme agraire a bien du mal à se mettre en place en Afrique du Sud, mais le savoir-faire des fermiers blancs sud-africains est très apprécié à l’étranger, tant sur le continent africain que dans des pays plus inattendus comme les pays de l’ancienne Union soviétique.
Depuis des années, avant et après la fin de l’apartheid, des fermiers blancs s’expatrient dans les pays africains voisins. Mais le mouvement s’amplifie et AgriSA estime que 800 fermiers sud-africains se sont installés et exploitent des terres au Mozambique pour produire du maïs, du soja, des produits laitiers ou faire l’élevage des volailles.
Un millier de fermiers vont aller s’installer au Congo Brazzaville après un accord entre les autorités des deux pays. Il ne s’agit pas d’installation a proprement parlé puisque les fermiers ne seront pas autorisés à acheter des terres et resteront pour une durée temporaire qui doit encore être déterminée. Ces fermiers doivent aider à la mise place d’une agriculture commerciale encore inexistante au Congo.
Pour Agri Sa, il ne s’agit pas « d’exporter des agriculteurs » mais d’exporter un savoir-faire et des techniques qui ont fait leurs preuves.
Le gouvernement de Géorgie, l’ancienne république socialiste, a fait appel à Agri Sa et en particulier à Transvaal Agriculture Union pour que 200 fermiers viennent l’aider à remettre sur pied une agriculture mise à mal par le modèle agricole soviétique. Il s’agira de passer à la privatisation des terres et à mettre fin leur exploitation collective. Alors que la Géorgie dispose de 3 millions de terres agricoles, le pays doit importer 70% de sa nourriture. Des terres collectivisées appartenant à l’Etat sont disponibles et après leur évaluation, elles pourront être achetées par des Sud-africains. La mission d’évaluation va partir au début de l’année 2011.
Toutes ces recherches d’autres terres expriment un malaise dans l’agriculture sud-africaine. Les exploitants blancs aimeraient savoir ce que veut vraiment le gouvernement car depuis 1994 la réforme agraire et la redistribution des terres annoncées n’ont toujours pas eu lieu.
L’extrême prudence du gouvernement sur un sujet sensible qui était compréhensible au début est devenue une temporisation qui agace tout le monde et qui mine le moral des exploitants. Partir ? rester ? pour un secteur économique aussi important pour le pays et qui doit obéir aux saisons, la question devient vite insupportable.
Ces atermoiements du gouvernement, on attend encore un projet qui aurait du être publié il y a plusieurs mois, met en danger un secteur vital de l’économie sud-africaine. Pourtant il semblerait dans le document prévu que le gouvernement compte beaucoup sur les fermiers blancs pour la transmission de leur savoir faire aux futurs nouveaux fermiers noirs.
Cependant une question reste posée. Dans ce pays où le régime d’apartheid a « déculturisé » la majorité noire de la population, combien de Noirs sont vraiment prêts à rester dans les campagnes à cultiver la terre ? et combien ont la capacité de gérer une exploitation agricole commerciale ?
Publié le dimanche 2 janvier 2011
© RENAPAS
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