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L’Afrique du Sud connaît un taux de prévalence parmi les plus élevé au monde. Après des années de déni de la part du gouvernement, les efforts titanesques des associations pour enrayer la pandémie portent enfin leurs fruits : de plus en plus de malades ont enfin accès aux soins, la prévention se met en place. Mais les préjugés ont la vie dure et les conditions de vie sont encore bien difficiles pour les malades et leurs familles.

Révéler que l’on est séropositif à son patron, c’est courir le risque sérieux de perdre son emploi. Même si le motif de licenciement reste ambigu, les malades qui portent plainte ne s’y trompent pas : leur statut de séropositif est bien la véritable raison. Pour certains malades la perte d’emploi s’accompagne de la perte du logement comme le cas de ce palefrenier séropositif depuis 19 ans et sous traitement qui travaillait dans un centre équestre près de Pretoria et que rapporte la presse aujourd’hui.

La mise en place du plan national rencontre de nombreux obstacles, surtout en zones rurales. Les malades doivent venir chercher leurs médicaments dans les centres de santé et certains viennent au début et puis disparaissent sans que l’on sache pourquoi. Dans la province de Mpumalanga dans un hôpital sur 3052 malades traités par les antirétroviraux, plus de mille ont disparu. Cette situation est dramatique car en cessant leurs traitements ces malades risquent de développer une résistance qui les obligera à se soumettre à un second ou troisième traitement plus onéreux. Pour les équipes médicales c’est un souci permanent de suivre les malades et de retrouver ceux qui ne viennent plus chercher leurs médicaments.

Pour les enfants séropositifs, l’avenir semble être plus réconfortant grâce à la mise en place des traitements pour femmes enceintes séropositives depuis 2002. Chaque année 70 000 bébés sont infectés à la naissance et si chacun doit être immédiatement mis sous traitement, cela n’est pas encore la réalité pour tous.

Les chiffres les plus récents datant de 2009 montrent des inégalités selon les régions. Dans l’Etat libre seulement 22% des enfants sont sous traitement ; 27% dans la province Cap oriental ; 29% dans celle du Mpumalanga ;31% dans le Kwazulu-Natal ; 46% dans le Gauteng, mais 97% dans la province du Cap occidental et 91% dans celle du Cap nord.

La difficulté de mise en œuvre de la politique nationale tient à de nombreux facteurs : difficulté d’accès aux centres de soins, difficultés d’ordre administratif et de gestion et difficultés budgétaires. Pour le Ministre de la santé, viennent s’ajouter les ruptures de stock de médicaments et il envisage une gestion centralisée des approvisionnements, au lieu de laisser ce soin aux provinces.

Le tableau est loin d’être parfait, mais il y a aussi des notes d’espoir. Dans un centre de santé en zone rurale au Mpumalanga, 544 enfants sont traités avec succès par les antirétroviraux. Ils vont à l’école, prennent leur traitement régulièrement et peuvent envisager l’avenir avec calme. Pourtant 10% de ces enfants ont été victimes de viols et la plupart sont orphelins.

Pour le docteur en charge de ce centre, les enfants sont l’espoir car « les adultes sont beaucoup plus difficiles, ils ont déjà leur idée toutes faites, et ils se demandent ce que les voisins vont dire ».

Voir : le très beau film d’Oliver Schmitz "Le secret de Chanda"

Plus d'informations : cosatu media monitor

Publié le mercredi 1er décembre 2010


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