En célébrant l’anniversaire de la tragédie de Kinross qui avait coûté la vie à 177 mineurs le 16 septembre1986, les syndicats lancent une vaste campagne pour le respect des normes de sécurité au travail.
Dans son discours pour commémorer la tragédie de Kinross, le Président du Numsa a rappelé que près de la moitié des entreprises de la métallurgie ne respectaient pas les règlements en matière de sécurité et que dans la plupart des cas, le patronat n’était pas poursuivi pour infraction à la loi. Le Numsa ne veut plus se contenter d’une simple inspection, mais veut mettre en place « une armée » de syndicalistes responsables permanents de la sécurité au travail. D’ici à la fin octobre, le Numsa veut former 6000 syndicalistes qui veilleront aux respects des normes de sécurité et dénonceront toute violation de ces normes et règlements.
Le patronat se plaint souvent des jours de travail perdus par les grèves, il se plaint rarement de ceux qui sont perdus à cause des accidents du travail et pourtant « ces jours de travail perdus ne sont pas bons pour l’économie car ce sont des compétences vitales pour l ‘économie qui sont perdues à cause des accidents, de la maladie et des décès ».
La tragédie de la mine d’or de Kinross qui a coûté la vie à 177 mineurs illustre trop bien le mépris du patronat pour la sécurité des travailleurs. La plupart sont morts étouffés par les vapeurs nocives de l’incendie d’une mousse inflammable utilisée pour calfeutrer les fissures. Cette mousse avait pris feu après une séance de soudure dans une galerie de la mine. Ni la mousse utilisée, ni la séance de soudure ne respectaient les normes de sécurité, et pire encore il n’y avait aucun extincteur sur place.
Aujourd’hui encore un grand nombre d’accidents du travail pourraient être évités si les normes de sécurité étaient respectées. L’explosion d’un haut-fourneau avait coûté la vie à six travailleurs dans une aciérie en février 2008 alors que des inspecteurs avaient demandé son extinction immédiate.
La campagne du Numsa a ciblé six objectifs dont la vérification du respect des normes et règlements et le rapport immédiat des infractions au ministère du travail. Le syndicat a découvert que les infractions qui doivent être déclarées dans les 7 jours le sont en moyenne au bout de 107 jours ! Il exige aussi un plan écrit et négocié avec le syndicat pour une politique d’hygiène et sécurité dans l’entreprise, un plan de l’évaluation des risques et un plan d’urgence en cas d’incident et l’assurance qu’aucune femme enceinte, et pendant six mois après l’accouchement, n’occupera un poste de travail dangereux et un accès au rapport des inspecteurs pour la sécurité.
En conclusion de son discours, le Président du Numsa n’a pas manqué de rappeler que le recours à des entreprises de sous-traitance augmente les risques d’accident du travail et que cette pratique du travail précaire, sous payé et dangereux doit être interdite sans délai.
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Plus d'informations : cosatu Today
Publié le samedi 18 septembre 2010
© RENAPAS
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