À quelques jours du Conseil général national de l’Anc, les alliés ont décidé de mettre un terme à l’escalade verbale et les attaques personnelles pour se concentrer sur l’essentiel : faire de la bonne politique pour trouver des solutions aux problèmes du pays.
Pendant la grève des fonctionnaires, les attaques directes contre le Président Zuma et ses ministres ont fait florès dans les manifestations. Le Cosatu a présenté ses excuses à l’Anc en précisant que ces insultes émanaient d’individus et ne faisaient pas partie de la culture syndicale. La question d’écarter Jacob Zuma du pouvoir, à la manière dont Thabo Mbeki a été écarté du pouvoir, a aussi été suggéré par Julius Malema, l’enfant terrible de la Ligue de la jeunesse de l’Anc et par des dirigeants syndicaux.
Calmer le jeu semblait nécessaire avant la conférence du Conseil national général (NGC) qui détermine la ligne politique du parti et de ses alliés. Dans une déclaration commune, les secrétaires de l’Anc, Gwede Mantashe et du Cosatu, Zwelinzima Vavi ont affirmé que « les deux formations s’engagent à assurer que le NGC, en tant que forum politique, maintienne son centre d’intérêt qui est d’examiner les progrès réalisés dans la mise en œuvre des politiques du mouvement, et ne soit pas détourné de cet objectif par des questions qui divisent comme celle du choix des futurs dirigeants en 2012 ».
Ils demandent aussi que les différences entre les partenaires soient discutées en séances internes et qu’aucune des « factions » ne fasse de déclarations intempestives en public pour « ne pas gâcher le climat » du conseil qui aura lieu à Durban à la fin du mois de septembre.
Toutefois, les différences d’orientation politique et économique sont profondes et ne datent pas d’hier entre les partenaires de l’alliance. Dès 1996, les syndicats et le Sapc ont exprimé leur opposition à l’inflexion néo-libérale qui a mené progressivement à l’abandon du Programme de Reconstruction et Développement (RDP), pour une politique qui favorisait une élite et une bourgeoisie noires au détriment de la majorité pauvre.
Déjà, le Cosatu a fait circuler un document qui cloue au pilori la politique actuelle de l’Anc lui reprochant de ne pas avoir une direction ferme mais de céder à tous les groupes de pression de peur de perdre le pouvoir. Le Cosatu n’épargne pas non plus le Sacp à qui il reproche d’être plus préoccupé de garder ses ministres au gouvernement que de faire des propositions novatrices pour une politique favorable aux classes laborieuses.
Dans son dernier numéro de Umzebenzi, le Sacp dans une analyse critique des documents préparatoires au NGC revient sur la question du Black Economic Empowerment. La mise en place de ce mécanisme pour permettre aux Noirs d’arriver à la maîtrise et au pouvoir économique dont l’apartheid les avait privés a encouragé des enrichissements personnels scandaleux au détriment d’une démocratisation et d’une déracialisation en profondeur de la société sud-africaine. Cette classe de nouveaux riches noirs au sein de l’Anc est le ver dans le fruit car elle a les moyens de financer des factions et d’acheter des électeurs.
Les alliés de l’Anc s’ils ont promis d’être courtois n’en demandent pas moins que le NGC se penche avec sérieux sur une évaluation sans concession de la mise place et des résultats des résolutions prises au congrès de Polokwane en 2007 et de redresser la barre au plus vite pour assurer une nouvelle croissance de développement pour tous.
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Publié le mercredi 15 septembre 2010
© RENAPAS
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