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La grève des fonctionnaires, un défi au gouvernement sud-africain

Alors que la grève dans la fonction publique entre dans sa deuxième semaine, les syndicats appellent à de grandes manifestations dans tout le pays. Cette grève va au-delà des revendications de salaires : elle dit clairement aux dirigeants du pays que le peuple est las d’attendre des jours meilleurs.

Les écoles et les hôpitaux sont les services les plus touchés par la grève. Les examens de fin d’année risquent d’être perturbés et l’armée a été appelée pour remplacer le personnel hospitalier gréviste. Mais les militaires commencent à protester car ils ne veulent pas passer pour des briseurs de grèves.

Impopulaire parce qu’elle touche à des services indispensables, la grève trouve portant un large soutien de la part des autres syndicats et le Cosatu appelle à des manifestations de soutien dans tout le pays et menace de paralyser le pays si un accord n’est pas trouvé dans les jours qui viennent.

Le désaccord est toujours le même : les syndicats demandent 8,6 % d’augmentation des salaires et une allocation logement de 1000 rands par mois, le gouvernement offre 7% et 700 rands. Les syndicats accusent le gouvernement de mentir sur ses propositions « nous avons noté que le gouvernement qui dit être pauvre, a assez d’argent pour payer des pages de publicité dans les journaux et transférer les malades dans les hôpitaux privés ».

Deux grandes entreprises para-étatiques, Transnet pour les chemins de fer et les ports et Eskom pour l’électricité ont été frappées par des grèves en mai et juin derniers. Les employés des chemins de fer ont obtenu 11% d’augmentation et ceux d’Eskom 9% et une allocation logement de 1500 rands. Le coup d’envoi de la Coupe du monde était imminent et l’Afrique du Sud ne pouvait pas se permettre d’être dans le noir et paralysée par une grève des transports publics !

Les syndicats reprochent au Président Zuma d’avoir quitté le pays pour une visite en Chine alors que celui-ci traverse une crise sociale grave et le menace de lui retirer leur soutien. « Certains disent d’en finir avec l’Anc, mais ce n’est pas l’Anc qui est un problème ce sont les dirigeants que nous avons élus. Nous avons eu Thabo Mbeki. Et maintenant le Président Zuma est en Chine, alors qu’il devrait être là ».

Dans l’appel lancé par le Cosatu pour les manifestations à venir, la centrale syndicale est claire « ...Ce sont nos enfants qui ne vont pas à l’école depuis le début de la grève, ce sont les travailleurs et leurs familles qui sont les plus touchés par le non-fonctionnement des hôpitaux. L’élite de notre société est à peine touchée par la grève ». L’appel n’est pas pour une revendication catégorielle, mais bien pour l’ensemble de la population qui veut et qui attend de meilleurs services publics.

La déception de voir un changement de direction, mais pas de changement de politique est un sentiment croissant dans la population et la grève des fonctionnaires pourrait être la goutte d’eau qui fait déborder le vase de l’attente de jours meilleurs.

Plus d'informations : cosatu media monitor

Publié le jeudi 26 août 2010


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