L’Afrique du Sud a l’intention de réduire sa production de gaz à effet de serre de 34% d’ici 2020 et de 42% d’ici 2025. Pour atteindre cet objectif ambitieux, le gouvernement réfléchit à la mise en place d’une taxe carbone. Le projet a déjà ses défenseurs et ses adversaires.
Le Trésor envisage de faire bientôt connaître ses propositions, mais selon des sources industrielles, une taxe de 100 rands par tonne émise serait à l’étude. La production étant de 450 millions de tonnes par an, le trésor sud-africain pourrait gagner 45 milliards de rands. Les compagnies charbonnières seraient taxées sur leur livraison de charbon à Eskom, la compagnie nationale d’électricité, le plus gros consommateur de charbon et le plus gros pollueur.
Pour les écologistes, cette taxe qui se répercuterait sur le prix du charbon forcerait Eskom à réfléchir à d’autres sources pour la production d’énergie et à moins investir dans les technologies de capture et de stockage du carbone. D’autres pensent qu’il vaudrait mieux que le gouvernement commence par développer les sources d’énergie renouvelable et encourage les industries à réduire leurs émissions de gaz avant de frapper au porte-monnaie. Une taxe carbone pourrait avoir un effet négatif sur la croissance et rencontrer une forte résistance de la part des consommateurs si cette taxe se répercutait sur les prix de l’énergie.
Des groupes de défense de l’environnement, Earthlife Africa et Groundwork ont demandé une enquête sur le prêt de 3,75 milliards de dollars de la Banque mondiale pour la construction de la centrale à charbon de Medupi d’une puissance de 4800MW. Cette demande d’enquête ne remet pas en cause le prêt, mais cherche à faire entendre la voix de ceux qui vivent près de cette centrale et qui s’inquiètent des nuisances.
Les habitants de la région de Waterberg riche en charbon sont inquiets des projets d’Eskom car il existe déjà une centrale au charbon et Sasol, le géant pétrochimique envisage la construction d’une usine de liquéfaction du charbon qui pourrait produire 80000 barils de pétrole par jour. Il est clair que l’environnement et les habitants sont sacrifiés et que des actions doivent être menées pour protéger leurs droits à vivre dans un environnement sain.
Une partie du prêt devrait financer des projets pour des énergies renouvelables, solaire et éolienne, dans la province du Cap nord, et la recherche pour des technologies de maîtrise des émissions de carbone.
L’introduction dès le mois prochain d’une taxe carbone sur les véhicules utilitaires provoque la grogne de l’industrie automobile. Les constructeurs automobiles crient à la trahison car il était convenu que la taxe n’entrerait pas en vigueur avant 2014. La vente des véhicules utilitaires a chuté de près de 3% en un an et la taxe risque d’accélérer le déclin.
Les constructeurs auraient préféré qu’au lieu de taxer les véhicules, « le gouvernement se concentre sur des mesures pour rajeunir le parc automobile dans le pays ...ce qui profiterait à l’industrie, aux consommateurs et à l’environnement ».
Publié le mercredi 4 août 2010
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