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Afrique du Sud : réforme agraire et sécurité alimentaire

La question de la terre est une question sensible, si sensible que l’approche frileuse des gouvernements qui se succèdent depuis 1994 sont loin des objectifs fixés par le RDP, le Programme de redistribution et de développement qui avait fixé les objectifs du futur gouvernement avant les élections de 1994.

L’objectif des 30% de terres redistribuées d’ici 2014 ne sera pas atteint, seulement 5% des terres ayant été redistribués à ce jour et les directives se font attendre pour savoir comment le gouvernement envisage l’avenir. Le succès des nouveaux agriculteurs noirs est très mitigé faute de ressources financières suffisantes et de compétence et la plupart des terres redistribuées sont laissées en jachère.

Des débats sur une éventuelle nationalisation des terres sont en cours sans qu’on sache vraiment ce que ce terme signifie. Le Ministre pour le développement rural et la réforme agraire a affirmé qu’il n’y aurait pas de nationalisation, mais certains parlent de « biens nationaux » en parlant des terres agricoles. L’incertitude inquiète beaucoup d’exploitants agricoles.

L’agriculture est l’un des secteurs qui emploie massivement du personnel non qualifié, un atout dans un pays où le chômage atteint au moins 35% et où les personnes à la recherche d’un emploi, même temporaire sont majoritairement sans qualification.

Au cours d’un forum tenu à Londres, le président de la chaîne de supermarchés Pick’n Pay a exprimé son inquiétude devant le manque de clarté des objectifs gouvernementaux qui met en péril la sécurité alimentaire du pays. « L’ambiguïté et l’incertitude menacent la sécurité alimentaire et ce manque de clarté sur la propriété des terres complique la possibilité pour les exploitants d’augmenter leur capital ».

Plus étonnant de la part du deuxième plus grand propriétaire de supermarchés sud-africains, il a dénoncé la super concentration du marché alimentaire dans les mains de quelques grandes multinationales qui évincent les opérateurs indépendants. Et il a plaidé pour le développement d’exploitations agricoles et d’entreprises de vente de détail de petite taille.

L’inquiétude pour la sécurité alimentaire du pays vient aussi de l’aveu de la Ministre de l’agriculture, de la pêche et des forêts, qui au cours des questions parlementaires a reconnu que seulement 4% du budget du Conseil pour la recherche agronomique étaient utilisés pour la recherche, le reste servant à payer les salaires du personnel.

Les éleveurs s’inquiètent de la détérioration des services vétérinaires qui en cas d’épidémie seraient incapables de répondre à l’urgence. Le centre vétérinaire de Onderstepoort qui était un centre de renommée internationale est en perte de vitesse. Les chercheurs ont aussi tendance à partir vers le privé et 26% des postes sont vacants.

Les élus de l’opposition ont eu beau jeu de dénoncer une politique qui sacrifie la compétitivité des produits agricoles sud-africains sur le marché international.

Publié le dimanche 11 juillet 2010


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