Les chiffres sont là et ils ne sont pas bons : l’Afrique du Sud a encore perdu des emplois au premier semestre et il faut imaginer de nouvelles réponses à cette situation choquante et grosse de dangers d’explosion sociale.
79 000 emplois ont été perdus au premier semestre 2010 et ils viennent s’ajouter au 870 000 perdus l’an dernier. Le taux de chômage officiel est maintenant de 25,2% et de 32,5% si on ajoute ceux qui ont définitivement perdu espoir de trouver un emploi.
Le chiffre le plus spectaculaire est celui du chômage des jeunes de moins de 24 ans qu’on évalue à 74 %. Ce sont les jeunes qui ont le plus souffert de la récession. L’économie sud-africaine a besoin de main d’ouvre hautement qualifiée alors que la part de main d’œuvre peu qualifiée a diminué de 36% depuis les années 1960. Les jeunes qui arrivent sur le marché du travail ne sont pas assez qualifiés et ne trouvent pas d’emplois. Un autre phénomène est la part croissante d’emplois précaires.
Pourtant la croissance est de 4,6%, ce qui met en évidence que croissance et emplois ne sont pas mécaniquement liés et que l’économie sud-africaine est en proie à une crise profonde. Pour la confédération syndicale Cosatu, il est clair qu’il faut imaginer de nouvelles réponses « pour une nouvelle voie vers la croissance qui permette au pays de sortir de l’économie coloniale et de l’apartheid ». En écho, un économiste parle de « solutions contemporaines » pour résoudre des problèmes hérités du passé.
Imaginer des solutions neuves et inédites, au lieu d’utiliser les recettes anciennes qui ne marchent plus est une idée qui fait son chemin aussi au sein du gouvernement et tout le monde ne partage pas l’optimiste du Président qui dit et redit que la Coupe du monde va donner un coup de pouce à l’économie de son pays. L’effet Coupe du monde risque d’être très éphémère et beaucoup d’économistes sont inquiets de la situation.
L’Afrique du Sud est aussi touchée par la crise qui frappe les pays européens, ses principaux clients. Les exportations de matières premières sud-africaines ont chuté en volume et en valeur. Le rand trop fort ne facilite pas non plus les échanges.
Pour redynamiser l’économie et créer des emplois toutes les pistes doivent être explorées, de l’extension de la formation professionnelle à la baisse des taux d’intérêts, de la réduction du déficit budgétaire à l’extension du programme des travaux d’intérêt général, de l’aide aux petits agriculteurs à la création de zones franches.
Tous les analystes, chercheurs et économistes suggèrent que des pistes nouvelles sont à explorer et qu’il faut en finir avec les vieilles recettes qui ne marchent plus. Le ministre des finances Pravin Gordhan, à la veille du G20 reconnaît que « les chiffres du chômage en Afrique du Sud sont « déprimants.Les Sud-africains, les syndicats, le patronat, le gouvernement , tous, doivent se mettre au travail pour que la création d’emplois s’améliore d’une manière spectaculaire ».
Publié le vendredi 25 juin 2010
© RENAPAS
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