L’apartheid en séparant les races a inscrit dans la géographie urbaine sud-africaine des déséquilibres si forts qu’il faudra du temps et une volonté politique réelle pour rectifier ce morcellement arbitraire.
Les transports ont été un des secteurs où le gouvernement a beaucoup investi pour la Coupe du monde, pas seulement pour transporter les touristes du moment, mais parce que ces infrastructures vont être un réel apport pour aider la population a mieux vivre
L’apartheid a imposé à la population non-blanche de vivre à la périphérie des villes dans d’immenses villes-dortoirs. Les emplois étaient dans la ville blanche et chaque jour pour se rendre au travail, l’habitant d’une township devait parcourir des dizaines de kilomètres dans des transports inconfortables et trop chers.
Le boycott des transports était une arme subtile et très efficace contre le régime quand les travailleurs décidaient d’aller à pied au travail. En représailles, le régime a laissé le système des transports se dégrader complètement. À la place des bus, les taxis collectifs se sont vite imposés comme moyens de transport, certains chauffeurs noirs n’hésitant pas à « fidéliser » la clientèle par la force et à supprimer physiquement le rival. La guerre des taxis a fourni son lot de victimes à un système absurde.
Les énormes différences entre villes blanches offrant aux habitants toutes les infrastructures nécessaires, écoles, stades, commerces et townships dépourvues de la moindre commodité n’ont pas disparu avec la démocratie.
L’afflux d’une population rurale attirée par le mirage de la ville a encore augmenté la population vivant dans des baraques de fortune autour des townships, et, dans le même temps, quelques niches de croissance dans les secteurs des services ont amélioré la vie des Blancs, renforçant encore plus les inégalités.
Remodeler la géographie urbaine léguée par l’apartheid est une tâche titanesque, mais une politique qui aurait pour objectif l’amélioration des transports pour accroître la mobilité de la population vers les emplois, les écoles, les services sociaux seraient un pas vers la réduction du clivage social et spatial.
Pour la Coupe du monde des efforts considérables ont été faits pour accueillir les visiteurs avec la construction de nouveaux aéroports et du fameux train Gautrain qui doit relier l’aéroport OR Tambo au quartier d’affaires de Sandton à Johannesburg et à Pretoria.
La nouvelle ligne de bus rapides interurbains, le nouveau règlement pour les taxis pour éliminer les véhicules dangereux devraient améliorer la vie des habitants des townships. La Coupe du monde va durer un mois, les infrastructures routières, beaucoup plus longtemps pour les Sud-africains.
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Publié le samedi 22 mai 2010
© RENAPAS
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